Qu'est-ce qui vous a conduite à créer votre propre marque ?
Après un cursus en design, je me suis formée au design d'espace. J'aimais beaucoup penser en termes de volume, de transformation, et j'ai travaillé de plus en plus aux côtés d'architectes DPLG, en conseil, pour appuyer le côté stylistique de leur travail. J'ai participé à d'importants projets dans le Luberon, avec le défi de garder des mas bien inscrits dans le territoire mais contemporains, soit un équilibre entre élégance et ancrage rustique. Je me suis mise à dessiner des canapés pour ce projet, à les prototyper avec des tapissiers en France. Puis le bouche-à-oreille a fonctionné, et j'ai décidé de lancer ma marque en 2015. La ligne est la même : concevoir des canapés très confortables, personnalisables, sur mesure. Pour moi, être à l'aise dans un canapé, c'est pouvoir s'y abandonner totalement.
Bien vite, vous avez aussi conçu pour l'extérieur ?
Dès 2016, effectivement. Il y a moins de modèles, car nous sommes aussi éditeur de tissus : nous proposons 2 000 références pour l'intérieur (en fibres naturelles, en lin, en jute, en coton) et 50 pour l'outdoor (en fibres recyclées). Mais je garde la même volonté d'assurer un confort, car on peut conserver le principe de sofa cover, l'idée de la belle matière. Mais la garniture n'est pas la même, on travaille avec des matériaux imputrescibles, de la mousse Dryfeel, qui est, par exemple, utilisée pour les matelas de bateau. Bien évidemment, les modèles sont aussi entièrement déhoussables. Si on prend le modèle Liberty, on peut en adapter la profondeur et la longueur. Pour l'outdoor, on recherche vraiment la détente dans un entre-deux au-delà du canapé, avec le daybed, la chaise longue, avec cette recherche de profondeur et de légèreté.
Vos collections sont aujourd'hui plus diversifiées, mais toujours autour du canapé ?
Nous produisons également des têtes de lit, des tapis, des poufs, des rideaux…, qui viennent en appui, autour de la création du canapé, dans cette optique d'harmoniser l'espace. Il y a cette idée de cocréer avec le client en fonction de son intérieur. Ainsi, on peut aller jusqu'à huit tissus différents, avec des finitions soignées comme le point de bourdon, le passepoil ou le bord plat. Les tissus varient suivant les inspirations des collections, mais je recherche toujours un mélange de sophistication et de douceur dans le choix des motifs et des couleurs.
Comment créez-vous des pièces sur mesure ou personnalisables ?
Chaque commande est fabriquée à la demande. On travaille à partir des plans du client, et on adapte les volumes du canapé en fonction de l'espace, même à l'extérieur. On prend les plans des espaces piscine, par exemple, et on travaille la circulation. Il y a un vrai désir d'harmonie de l'espace, d'une écoute, qui correspond à un fonctionnement que je veux maintenir artisanal, et il y a un réel rapport avec la matière, le produit. En tout, notre équipe compte aujourd'hui 50 personnes, y compris la production. Nous avons un atelier en France, à Aix-en-Provence, et un autre en Tunisie, à Hammamet. Nous sommes présents dans toute la France chez des revendeurs multimarques.
Gardez-vous toujours des collaborations avec des architectes ?
Oui, je travaille par exemple avec POBA Architectures, qui est installé à Saint-Rémy-de-Provence. Nous avons ainsi récemment travaillé sur l'aménagement d'une maison des années 1950.