Aller voir « Gaudí », Antoni, de son prénom, un samedi au musée d'Orsay, une pure folie ? La foule est un premier indice de succès. Le parcours, d'une limpidité imparable, retrace la carrière du célèbre Catalan au goût ornemental (1852-1926), depuis son projet de fin d'études aux accents antiques jusqu'à ses architectures religieuses, en passant par sa fructueuse collaboration avec son ami et mécène, l'industriel Eusebi Güell (1846-1918).
L'entrée de l'exposition abrite un vestibule aux motifs asymétriques, remonté pour l'occasion. Cette reconstitution liminaire permet d'esquisser le portrait d'un artiste anticonformiste et sensible au matériau. Meubles en bois doré d'une profonde modernité, moulages en plâtre de sculptures figuratives, dessins préparatoires à la mine, à l'encre, au fusain…. D'une salle à l'autre, la variété de supports, de techniques émerveille. À mi-chemin, il est question de l'amour que vouait Gaudí à la ville de Barcelone, victime d'attentats à la bombe au début du XXe . Ce sombre épisode pousse l'architecte à se consacrer entièrement à la construction de la Sagrada Família, dont photos et maquettes ponctuent la visite. Débuté en 1882, encore en cours… sacré chantier que cette basilique !
Entre une photo montrant le dispositif à miroirs, inventé par Gaudí pour varier les points de vue, une maquette polychromée de la façade de la Nativité, seule partie achevée de la Sagrada Familia, et le mobilier d'un batîment de 1877, réaménagé par le Catalan à la demande de Josep Batlló... Tout y est!
Cette actualité est à retrouver dans notre numéro spécial À VIVRE#124 !