«Le plus gros défi auquel nous avons été confrontés était de travailler sur un terrain en longueur : 5,2 mètres de large pour 48 mètres de long. Ces parcelles sont courantes dans le centre de Porto et manquent de lumière en leur centre » , explique l'architecte Pablo Rebelo.
Avec son associé Pedro Pita, il a créé l'agence Pablo Pita Arquitectos en 2010, avant même d'avoir trente ans. Avant la maison Boavista, ces jeunes concepteurs avaient déjà eu l'occasion de travailler en 2013 sur une étroite maison caractéristique de Porto, la maison Maternidade. Là, ils avaient percé au maximum les façades côté rue comme côté jardin et joué avec plusieurs puits de lumière.
Pour la maison Boavista, leur concept fut un peu différent : dans cette maison en ruines du siècle dernier, ils ont choisi de créer un important atrium reliant visuellement toutes les pièces.
Ce patio contient les escaliers d'accès aux trois étages et est entouré de façades intérieures plus ou moins ouvertes. Ici, « le thème de la lucarne est revisité, explorant une des spécificités principales de ces vieilles constructions portuanes » , révèle Pablo Rebelo. Pourtant, au départ, les clients ne souhaitaient qu'un escalier classique pour relier les espaces communs du rez-de-chaussée aux chambres dans les étages. Mais les architectes ont réussi à les convaincre en leur proposant un parcours plus fluide et fonctionnel entre les espaces jour et nuit.
Le noyau central permet à la fois de « jouer avec la perception de l'espace et apporte une nouvelle ampleur au projet, chose peu courante dans les maisons individuelles » .
Et pour décupler l'effet de fluidité et de volume, les architectes ont opté pour une palette de couleurs claires qui reflètent la lumière naturelle et s'accordent avec les nuances du pin omniprésent.
La bâtisse d'origine possédait deux niveaux auxquels les architectes ont ajouté un étage pour y loger deux chambres et une salle de bains. La chambre parentale et le bureau se trouvent à l'étage inférieur ; le rez-de-chaussée abrite la cuisine, le salon et le garage. Chaque niveau bénéficie de grandes baies vitrées ouvrant sur des terrasses donnant sur le jardin : pour Pablo Rebelo, c'était important de « diviser cette façade en créant des décalages afin de pouvoir casser sa hauteur et de lui donner une taille plus humaine ». En revanche, côté rue, les ouvertures sont plus étroites car elles respectent la composition originale de la maison. Le choix des matériaux - un plâtre clair et un parement en métal laqué sombre - marque l'ajout du dernier étage « pour assurer ce contraste entre ancien et contemporain ».
⇒ Article paru dans le Hors-Série d'Architectures à Vivre n°41 : 1001 idées d'intérieurs
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