« La Bechet House est une des premières maisons de l'agence et un projet dont nous sommes très fiers car il résiste bien au temps » , se réjouit Nicola Marchi.
Diplômé de l'École Polytechnique de Milan, et après quelques années d'expérience auprès d'architectes reconnus : Christian de Portzamparc, Manuelle Gautrand ou encore Brunet Saunier Architecture, il s'associe en 2004 à Adelaïde Marchi, diplômée de l'Ensa Paris-Val de Seine. Tous deux marqués par leur année Erasmus à l'École d'architecture de Porto, ils affectionnent particulièrement le travail d'Eduardo Souto de Moura et Alvaro Siza. Et c'est cette même attention à la matière et au lieu qu'on retrouve dans la Bechet House. Dans le petit village breton de Saint-Briac-sur-Mer, à quelques kilomètres de Saint-Malo, l'architecture traditionnelle mêle murs épais en pierre et toitures en ardoise.
Pour ne pas déroger à la règle, les architectes ont opté pour une charpente en bois identique à celle des maisons voisines et une toiture en zinc quartz - résultat d'un traitement de surface du zinc naturel pour le protéger - qui reprend la même teinte que l'ardoise locale. Les façades de 30 centimètres d'épaisseur sont en pierre de récupération du pays, calepinée à l'ancienne, devant une coque en béton selon la volonté des clients. Nicola et Adelaïde Marchi ont utilisé cette épaisseur de murs pour jouer avec les ouvertures en façade : les châssis de fenêtres sont alternativement au nu extérieur ou intérieur des parois. À l'extérieur pour les façades en pierre où le calepinage s'adapte aux châssis, à l'intérieur pour celles côté mer et les façades en bois autour de la cour, dévoilant ainsi l'épaisseur de l'enveloppe. Hormis les grandes baies vitrées qui donnent sur la plage comme le souhaitaient les clients, les ouvertures sont plutôt étroites, respectant le style architectural local.
Et si cette architecture traditionnelle bretonne se lit à travers les matériaux et les ouvertures de la Bechet House, « la dilatation de l'espace reste très contemporaine » précisent les concepteurs.
Le volume bas sur rue abrite un seul niveau avec deux chambres et une salle de bains, relié au grand volume par un passage vitré sur cour qui accueille aujourd'hui un bureau. Le corps principal de la maison intègre une mezzanine avec la dernière chambre - qui profite d'une vue directe sur la mer - au-dessus de la cuisine, laissant ainsi le salon bénéficier « d'une hauteur de cathédrale qui contraste avec celle de la liaison entre les deux volumes de la maison » explique Nicola Marchi. Une véritable maison bretonne revisitée par des architectes soucieux de respecter les traditions locales.
⇒ Article paru dans le Hors-Série 41 : 1001 désirs d'intérieur
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