S'ensuit une conversation à trois voix, entre l'architecte Guy Tarrant, maître d'œuvre de la nouvelle habitation, avec lequel l'agence de Xanthe White collabore de longue date, et les clients qui souhaitaient conserver, à l'avant de la maison, une large allée circulaire en pierre pavée, en rappel de l'existant. « Nous avons adoré cette idée, expliquent les paysagistes Carme Aguayo et Xanthe White , et décidé non seulement de préserver sa forme, mais de l'intégrer de façon à ce qu'elle devienne l'élément structurel du jardin de devant. » En résulte un jardin très stylisé et typiquement néo-zélandais, largement ouvert sur la rue et le dehors.
LA SOLUTION DU PAYSAGISTE PAS À PAS
1. Les dimensions du lieu conduisent tout d'abord à supprimer le mur en pierre à l'avant de l'habitation, l'ouvrant ainsi sur la rue et lui faisant gagner en profondeur. La pelouse se transforme du même coup en terrain de jeu au contact du quartier, point de ralliement des enfants de la maison et du voisinage. Des briques d'argile grise soulignent la courbe de l'allée, lui faisant gagner en mouvement et en dynamisme.
2. Des blocs de roche volcanique ponctuent le jardin, certains utilisés pour leurs formes sculpturales, d'autres jouant le rôle d'assises ou de retenues naturelles. Ils se fondent dans l'environnement, reliant par là même l'aménagement au grand paysage, mais aussi à l'intérieur de l'habitation, où ils reviennent en rappel.
3. À l'arrière de la maison, le peu de place entraîne des choix fonctionnels. Sous les feuilles d'un frangipanier déjà présent à l'origine, s'étire une longue bande de pelouse tandis que des agrumes conduits en espalier grimpent sur fond de mur blanc. Enfin, un seuil planté d'aromatiques accompagne de son doux parfum l'entrée dans la maison.
LES ASTUCES
PLANTER DES FOUGÈRES-ARBRES
Effet jungle garanti pour la fougère arborescente, dont le tronc noir et les larges frondes semblent tout droit sortir du Carbonifère… Sous nos latitudes, la frileuse Cyathea medullaris originaire de Nouvelle-Zélande se plante de préférence dans les vérandas épargnées par les frimas hivernaux. En pleine terre, optez plutôt pour sa cousine rustique Dicksonia antartica qui, comme son nom l'indique, supporte bien les températures basses.
FAIRE LE MUR
Pour fleurir un jardin en couloir, les plantes grimpantes, à l'image du chèvrefeuille ou du jasmin étoilé, constituent une bonne solution, assurant gain de place et floraison abondante. Autre alternative, les fruitiers formés, conduits en espalier, à aligner contre un mur : de l'abricotier au pommier, en passant par les agrumes, ces arbres verdissent joliment une paroi, tout en assurant des récoltes de fruits abondantes.
FAIRE SAUTER LA CLÔTURE
Il n'y a pas que les haies ou les clôtures qui peuvent séparer un jardin du dehors : dans cet aménagement, le passage du public au privé se traduit par le changement de couleur des pavés de l'arc de l'allée, tandis que des plantations instaurent un sentiment d'intimité en délimitant des chambres de verdure. Cela, sans fermer le terrain, au bout duquel se trouve la plage, qui reste ce faisant accessible au voisinage.
⇒ Aménagement paru dans Architectures À Vivre 115 disponible sur la boutique en ligne
FICHE TECHNIQUE
♦ paysagistes Xanthe White Design -Xanthe White & Carme Aguayo
www.xanthewhitedesign.co.nz
♦ constructeur Gardens of Evan
♦ architecte Guy Tarrant
♦ localisation Takapuna, Auckland, Nouvelle-Zélande
♦ livraison 2019
♦ surface 660 m2
♦ matériau brique d'argile
♦ plantes Acorus gramineus / alchemille Alchemilla mollis / Chionochloa flavicans / Citrus / fougère arborescente Cyathea medullaris / euphorbe des vallons Euphorbia wulfenii / marguerite Argyranthemum Federation Daisy 'Summer Angel' / fuchsia Fuchsia procumbens / Gaura 'So White' / hortensia Hydrangea paniculata 'Limelight' / Ligularia japonicum 'Aureo-maculata' / Ligularia reniformis