Rédigé par Raphaëlle Saint-Pierre | Publié le 12/03/2019
Carrie et Josh vivaient avec leur fils dans le quartier de Fitzroy North, dans la banlieue de Melbourne. Un jour de 2014, ils découvrent qu'une fascinante demeure située dans une rue voisine va être vendue aux enchères. Répertoriée par le Victorian Heritage Council, cette maison qui porte le nom d'Hatherlie a été construite en 1888 pour le financier Samuel Lazarus. Figure historique en Australie, il est connu pour avoir tenu un journal de la rébellion des mineurs d'or d'Eurêka en 1854 et avoir été juré au procès de l'icône populaire Ned Kelly en 1880. Avec ses façades ornées de motifs en briques polychromes et ses garde-corps dentelés en fonte, la bâtisse est richement décorée dans le style Boom, reflet architectural de la prospérité économique née avec la ruée vers l'or.
LA TOSCANE EN AUSTRALIE
Flanquée d'un petit pavillon également en briques, Hatherlie dissimule aux passants une aile arrière, une extension en fibrociment des années 1950, une piscine et des écuries accessibles par une autre rue. Très profonde et tout en longueur, la parcelle de 570 mètres carrés est clôturée par de hauts murs. Avant même la vente, le couple s'adresse à Andrew Simpson, qui leur a été recommandé par un ami, pour valider la possibilité de créer de nouveaux espaces plus en phase avec leur mode de vie.
« La configuration inhabituelle des lieux nous a immédiatement poussés à demander à nos clients ce qui les avait attirés ici » raconte l'architecte.
Carrie et Josh lui révèlent que par bien des aspects - son emplacement au sommet d'une colline, les cyprès qui se dressent à ses côtés, la cour centrale avec un bassin - cette maison leur rappelle les villas italiennes du XVe siècle et plus particulièrement de la Toscane où ils se sont mariés. « Notre intervention s'est donc focalisée sur ces caractéristiques avec en arrière-plan la référence à l'ouvrage d'Alberti, L'Art d'édifier, dans lequel il décrit l'importance d'une approche holistique du paysage et de l'architecture », détaille Andrew Simpson.
DE L'OBSCURITÉ À LA LUMIÈRE
L'architecte commence par faire démolir ce qui n'est pas d'origine. Il transforme une partie de la piscine en cuve de récupération des eaux de pluie et remplit le reste de terre pour planter un lilas des Indes dans le patio autour duquel tout s'articule. Il aménage en garage le niveau bas du pavillon des écuries et son étage en appartement d'amis, accessible depuis le jardin par un escalier en colimaçon. Pour restaurer la maison du XIXe siècle, Andrew Simpson s'associe à la décoratrice Simone Haag qui propose de peindre les pièces dans une palette de tons gris évoquant l'atmosphère victorienne. Le contraste apparaît d'autant plus fort entre les surfaces sombres anciennes et les contemporaines, aménagées avec du cèdre et du chêne.
« La restauration et l'extension sont conçues de manière à créer un équilibre entre diverses expériences qui permettent de profiter de la maison au fil de la journée et des saisons. Alors que la bâtisse principale sur rue offre un espace majestueux, feutré et replié sur lui-même, l'arrière est tourné sur l'extérieur et baigné de lumière naturelle. » (...)
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FICHE TECHNIQUE
♦ architectes Andrew Simpson Architects
www.asimpson.com
♦ localisation Melbourne (Australie)
♦ livraison 2017
♦ bâti d'origine fin XIXe siècle
♦ études 36 mois
♦ travaux 18 mois
♦ surfaces 305 m2 (existant) + 44 m2 (extension) + 23 m2 (appartement d'amis)
♦ matériaux bois (ossature extension) / frêne brûlé (bardage extension) / cèdre (revêtements intérieurs) / carreaux de céramique (revêtements intérieurs) / plaques de plâtre (cloisons) / béton (plan de travail cuisine et crédence) / chêne massif américain (sols) / pierre (sols)
♦ fournitures suspensions Nolan Pendant et Wahlburg Chandelier chez Arteriors / four Aga / hotte de cuisine Qasair / lave-vaisselle Miele / réfrigérateur Fisher & Paykel / mitigeurs Zucchetti / toilette Duravit / pommeau de douche Hansgrohe / grille de douche Stormtech / baignoire Kaldewei / canapés Togo de Michel Ducaroy chez Ligne Roset et Sunny chez Jardan / fauteuil et repose-pieds Calin de Pascal Mourgue chez Ligne Roset / fauteuil Glove-Up de Patricia Urquiola chez Molteni&C / lampadaire Palo de Michael Raasch chez e15 / chaises Utility Armchair U et table Utility Dining Table chez Stellar Works / table Clay de Marc Krusin chez Desalto / tables basses Kangourou Coffee Table chez Gubi et Tama de Walter Knoll