Située dans le Lot, à la frontière du département de la Dordogne, la petite commune de Marminiac pourrait sans peine prétendre au titre de plus charmant village de France. Il faut dire qu'entre ses paysages bucoliques et ses constructions en pierres - châteaux de Roquecave et de Bonafous en tête -, l'endroit a de quoi séduire… Les nombreux peintres, amateurs ou professionnels qui ont élu domicile ici, en sont d'ailleurs la preuve vivante. C'est là, à quarante kilomètres au nord-ouest de Cahors, qu'un couple a fait l'acquisition il y a une quinzaine d'années d'une parcelle abritant un vieux corps de ferme en pierre sèche, composé d'une maison adossée à une grange ainsi que plusieurs petits appentis indépendants. « Pendant tout ce temps, mes clients ont passé leurs vacances dans une petite partie de la construction sobrement rénovée. Désormais retraités, ils viennent plus souvent depuis 2013, environ 6 mois par an, si bien qu'ils ont formulé le souhait de réhabiliter la grange. Ainsi, ils pourraient améliorer leur confort de vie et accueillir plus facilement leurs enfants et petits-enfants » , raconte Baptiste Legué, architecte, qui a rencontré le couple à Chartre, ville dont maîtres d'ouvrage et d'œuvre sont tous originaires. Le volume à traiter étant à l'époque occupé par du matériel agricole et autres outils de jardin, se pose la question du lieu où stocker tous ces équipements. Est alors décidé l'édification d'un garage, que l'architecte imagine accolé aux annexes existantes sur le terrain.
« L'objectif était d'entretenir une certaine continuité, en s'inspirant des gabarits des constructions déjà présentes tout en reprenant les lignes de leurs toitures » , complète le concepteur.
Fruit de ces réflexions, la nouvelle construction - qui devrait à terme être transformée en habitation - semble avoir toujours été là. Composée d'un toit à deux pans, elle se distingue toutefois grâce à un pignon bardé de planches en bois verticales, réinterprétation des séchoirs à tabac vernaculaires. Fort de cette extension, l'architecte peut alors s'attaquer au gros du chantier : la grange. Pour cette mission, les desiderata des clients sont sommaires : ils souhaitent un intérieur chaleureux, simple et fonctionnel. « Leur principale exigence était de faire appel à des savoir-faire locaux, ajoute Baptiste Legué. À cela, s'ajoutait surtout la contrainte d'optimiser les apports de lumières. »
Partant de ces prérequis, le concepteur installe une grande pièce de vie à rez-de-jardin, généreusement éclairée par plusieurs baies vitrées, dont les linteaux en pierre ont été refaits à neuf par des artisans de la région. Aménagées à l'étage, les chambres ne sont pas en reste, car l'architecte y a ajouté quatre lucarnes, réinterprétations contemporaines des chiens assis présents dans la maison adossée à la grange. Entre les deux niveaux, un escalier-bibliothèque en bois et métal assure une transition à la fois sobre et contemporaine, à l'image du nouveau souffle discret et délicat apporté par Baptiste Legué.