Rédigé par Charlotte Simoneau | Publié le 04/08/2015
État des lieux
Dans le Xe arrondissement de la Capitale, Pauline Cabouret, architecte, et son mari Laurent, tombent sous le charme d’un trois pièces tout en longueur situé sous les toits d’un immeuble des années 1920. Pourtant bien défraichi, aux pièces très cloisonnées, et parcouru par un couloir étriqué, le lieu séduit la professionnelle qui en distingue immédiatement le potentiel : charme des murs en pans coupés, fenêtres multiples, espace traversant et cinq orientations dont une zénithale. Elle conçoit elle-même le projet pour sa petite famille avec la complicité de son associée, Caroline Delolmo. Il faut épurer les lieux, libérer la lumière et fluidifier la circulation en ouvrant au maximum l’espace de vie quitte à réduire les pièces intimes, tout en conservant la capacité d’accueil initiale.
Réponse de l’architecte
Pour optimiser l’espace, une redistribution s’impose. Les architectes font d’abord tomber les cloisons inutiles et allègent le mur porteur central en briques – LA découverte du chantier –, en y perçant deux larges ouvertures laissant librement circuler le regard. D’un côté le séjour, agrandi grâce à la suppression du couloir d’entrée, conserve sa position initiale, de l’autre la nouvelle cuisine – une chambre d’enfant a pris place dans l’ancienne –, ouverte sur la salle à manger. Dans cette pièce, et telle une excroissance, la salle de bains créée isole une petite alcôve qui accueille un coin bureau et cheminée. La chambre parentale prend, elle, ses quartiers dans l’ancienne pièce d’eau. Pour unifier ce nouvel aménagement, les architectes ont opté pour une solution pratique et moderne : un mur habité qui offre un linéaire non négligeable de rangements alternativement ouverts ou fermés, mais qui permet également de masquer les conduits et autres éléments techniques. Ainsi volumes décloisonnés et lumière offrent une sensation de profondeur palpable depuis la porte d’entrée.
Détails
Aménagement astucieux, le mur habité jongle entre éléments sur mesures et standards. D’une profondeur de 60 centimètres, les placards adaptés à la pièce intègrent des éléments Ikea préfabriqués et la cuisine Leroy Merlin, personnalisée pour l’occasion. Dans la continuité du mur, la chambre d’enfant joue des pleins et des vides avec des étagères qui se terminent en lit en alcôve. Le bois des poutres et du parquet – désormais strié par les traces des anciennes cloisons en béton peint –, renforce le charme naturel de l’ancien et cohabite en harmonie avec le nappage blanc des murs et les teintes claires du medium. Suggéré par les briques, l’esprit loft est aussi insufflé par le design contemporain du mobilier et des suspensions lumineuses. Surprenant, l’espace recèle de recoins à l’identité singulière, avec des murs ornés de teintes vertes et des cavités de rangements en hauteur.