Rédigé par Charlotte Simoneau | Publié le 03/11/2015
État des lieux
Dans un immeuble de 1900 à Vincennes, Nicolas et sa femme acquièrent un studio de 20 mètres carrés en rez-de-chaussée, ouvert sur une cour privative. Il comprend également une cave de même superficie située juste en-dessous, accessible depuis les parties communes, mais en mauvais état. Dans l’idée d’investir pour que leurs quatre enfants puissent à l’avenir tour à tour l’occuper, le couple voit en l’ensemble un potentiel habitable indéniable. Il fait donc appel à l’architecte Tanya Klyne pour relier les deux niveaux avec harmonie et viabiliser la partie enterrée. Défi de taille s’il en est : aucune ouverture sur l’extérieur, sol en terre battue, humidité des murs et ventilation minimale. Cette transformation nécessite donc quelques travaux d’envergure !
Réponse de l’architecte
Une chape de béton est coulée sur la terre battue de la cave, assurant une bonne isolation thermique, et la porte voûtée condamnée. L’humidité contenue dans les murs nettoyés est quant à elle rejetée grâce à l’installation d’un système à impulsions électriques. Pour créer un accès au sous-sol depuis le logement, sans entraver la circulation intérieure, une trémie est créée sur le côté, à l’emplacement de l’ancienne cuisine, et un escalier quasi transparent y prend place entre deux IPN. Son ossature perforée est en partie reprise au sol : le plancher situé aux abords de la terrasse est évidé puis fermé avec une grille métallique, offrant une percée visuelle depuis la cave et permettant une ventilation correcte ainsi qu’une diffusion optimale de la lumière naturelle, accentuée par la nouvelle porte-fenêtre. Pour amplifier l’impression de volume, les pièces d’eau sont rassemblées en un bloc linéaire, compact et fonctionnel sur toute la longueur du mur du fond lui-même surplombé par un couchage d’appoint en mezzanine accessible via un escalier aérien. Cette disposition dégage une grande pièce de vie orientée vers la cour plantée, tandis que le sous-sol, nouvelle bulle d’intimité, accueille une grande chambre agrémentée d’un coin bureau.
Détails
L’ensemble, cloisonné au minimum, est aménagé avec clarté et sobriété dans un esprit loft. Tanya Klyne opte pour un maillage en caillebotis métallique laqué en guise de marches et de puits d’air et de lumière. Pour créer une harmonie entre les niveaux et préserver le cachet ancien du bâtiment, le mur de pierres mis à nu lors du chantier est prolongé du sous-sol au rez-de-chaussée, et les vestiges d’une cheminée condamnée laissés apparents. Le reste est traité de façon monochrome. De la peinture du sol au plafond, en passant même par les portes coulissantes sur mesures et les équipements : tout est blanc. Seul le carrelage immaculé qui revêt le pan sous mezzanine est rehaussé de joints noirs. Enfin, dissimulées dans l’épaisseur de la structure, les gaines techniques se font discrètes tandis que les gorges lumineuses soulignent le rythme des poutres successives.