Nous sommes ici sur la Côte d'Argent, vénérée par les surfeurs, avec ses larges plages interminables, secouées par les rouleaux de l'océan Atlantique et bordées de hautes dunes dorées. Et juste derrière, la forêt des Landes, plus grand massif forestier artificiel français, planté pour assainir ce territoire anciennement humide et marécageux à la fin du XVIIIe siècle et durant tout le XIXe. Et si quelques massifs anciens de chênes et de hêtres sont encore présents, c'est bien le pin maritime qui règne en maître ici. Et lorsque le chemin de fer arrive en Gironde dans les années 1870, c'est toute une économie touristique et balnéaire qui s'y développe, dont Soulac-sur-Mer a bien évidemment profité.
C'est à l'écart du centre-ville et de son activité que les propriétaires ont acquis une pinède de quelques 4 000 mètres carrés, avec le désir d'y séjourner en parfaite symbiose.
« Le site fait l’architecture. Les pins et les chênes la protègent des vents forts, l’océan est invisible, mais si proche que les vagues rythment les journées, la nature transperce les chambres et le salon. » Nicolas Dahan architecte
Et comme nous ne saurions mieux le dire que lui, « entrer dans la pinède, c'est déjà entrer dans la maison » , explique Nicolas Dahan qui l'a construite de bois, de transparence et d'air. Et la performance technique est aussi remarquable que l'élégance et la légèreté qui en résultent ; telle une aile, la toiture semble flotter et reposer sur pas grand-chose. Toute l'ingéniosité du projet se trouve dans l'équilibre entre les masses et les vides : avoir l'enveloppe la plus transparente possible mais en capacité de porter le toit, et par conséquent, concevoir un toit le plus léger possible mais tout de même résistant, au vent notamment. Reposant sur quelques murs en béton pour l'ancrage et une unique poutre maîtresse en bois, la couverture, lestée par des plaques d'acier, est composée de 136 caissons en bois. Après le test de trois prototypes, en pin, pinède oblige, en douglas et en mélèze, c'est ce dernier qui l'a emporté ; pour des raisons techniques d'abord, et des raisons esthétiques ensuite. Car toute cette structure est parfaitement visible dans tous les espaces ; le soin apporté au chantier a alors nécessité la construction d'un hangar pour le protéger, une maison pour la maison en somme. Préfabriqués et soigneusement poncés en atelier, les différents éléments ont ensuite été assemblés sur place. Aucun clou ni aucune vis ne sont visibles, c'est un pur ciel de bois qui se reflète au sol, composé lui aussi de 136 panneaux d'okoumé, en miroir. Le tout sublimé par d'immenses baies coulissantes toute hauteur qui laissent la lumière, le murmure du ressac et le vent habiter la maison.
► Projet paru dans le Hors-série 47 : De très belles maisons pour les beaux jours ! disponible sur la boutique en ligne !
FICHE TECHNIQUE
♦ architecte Nicolas Dahan
www.nicolasdahan.fr
♦ localisation Soulac-sur-Mer (33), France
♦ livraison 2019
♦ surface 250 m2
♦ matériaux mélèze poncé (charpente, bardage) / béton (mur) / okoumé (sol)
♦ équipements baie vitrée Vitrocsa / sanitaires Laufen / robinetterie Hansgrohe / éclairage Delta Light / meubles sur mesure