Pour cette nouvelle édition, le public y retrouvera des signatures phares de la création d'images - telles que Raymond Depardon, Bettina Rheims,... ou encore Georges Rousse notamment avec de toutes nouvelles productions, ou encore une grande figure du cinéma désormais passée derrière l'objectif, Jessica Lange, et y découvrira de très nombreux jeunes talents émergents. Planches Contact se déploiera dans toute la ville, tant dans son nouveau phare culturel des Franciscaines, que dans divers espaces (Grand Bain, embarcadère, plage, promenade Lucien Barrière, etc.), notamment à travers un parcours XXL à ciel ouvert.
Le festival Planches Contact incite et facilite la création de travaux inédits, et participe à la documentation subjective de l’évolution du territoire normand par des artistes. En parallèle il contribue à la constitution d’une importante collection de photographies contemporaines pour la ville de Deauville désormais conservées et exposées aux Franciscaines.
Planches Contact,
un festival sans entraves
Vous souvenez-vous de cette photo de Cartier-Bresson réalisée en mai 1968 ? Elle montre un homme d’âge mûr, élégant, costume sombre, chapeau vissé sur la tête, observant un graffiti de la révolte étudiante : « Jouissez sans entraves ». Ce pourrait être le mot d’ordre de Planches Contact. Cette photo qui confronte deux univers opposés, qui interpelle, qui s’ancre dans la ville fait écho à l’esprit du festival et aux conditions privilégiées et assez rares de production et de présentation, permises par le support sans faille de la Ville de Deauville. Conditions encore plus importantes pour les artistes dans le contexte actuel où, contre vents et marées, le festival de Deauville demeure une sorte d’ilot protégé où l’on peut regarder autour et produire en toute liberté. La préparation de Planches Contact n’est pas un long fleuve intranquille, mais un bouillonnement, une boucle ininterrompue d’une édition à l’autre, entre l’élaboration du programme, la successions des résidences, la production « en directe » avec les artistes, la conception de la scénographie et la construction des installations, jusqu’au partage avec le public.
Comme chaque année, un critère important de sélection est la variété des regards et la multiplicité des langages photographiques et des sujets traités. Démarches documentaires, récits imaginaires, poétiques, en images fixes ou animées, approches décalées, tous ont leur place. Les artistes ont pour seule consigne de profiter du territoire et de cette aide à la création, c’est-à-dire de prendre le temps de l’explorer en suivant leurs centres d’intérêts ; puis de laisser leur créativité s’exprimer librement en développant leur projet selon leurs propres codes, sans limites. Se libérer des entraves, c’est aussi briser les frontières. Briser les frontières entre les cultures avec une programmation internationale allant de l’italien Stefano de Luigi au Sénégalais Omar Victor Diop en passant par la Franco-marocaine Carolle Benitah. Briser les frontières entre les générations avec des figures incontournables comme Bettina Rheims ou Raymond Depardon, et des photographes émergents sélectionnés dans le cadre du Tremplin Jeunes Talents. Briser les frontières entre les disciplines. À côté de la photographie, la vidéo, mais aussi l’architecture, le dessin, la musique et l’édition ont leur place au festival. La présence de l’actrice Jessica Lange, invitée d’honneur, crée également une passerelle avec le cinéma américain, cher au coeur de Deauville. Briser enfin les frontières entre le visible et l’invisible. Puisque, depuis son invention, la photographie a permis de tout montrer - les pays lointains, les terres inconnues, les tribus les plus reculées. Alors pourquoi ne pas essayer de montrer l’invisible ou de changer de point de vue comme le fait Francesco Jodice avec son film 44 things seen by an alien anthropologist in Normandy ou encore de bouleverser le rapport à l’espace en créant des illusions d’optique comme le fait Georges Rousse ? Briser aussi les codes avec des images inattendues de Depardon du littoral français en couleurs, une invitée d’honneur plus connue comme actrice que comme photographe, des photos amateurs de la collection The Anonymous Project et avec des scénographies innovantes conçues avec Jean-Charles Remicourt-Marie. À la plage, sur la verrière de la piscine olympique, dans toute la ville, aux Franciscaines ou au Point de Vue, cette exhortation à jouir sans entraves s’adresse aussi aux visiteurs. Dans un monde bombardé d’images, prendre le temps de vraiment voir en abandonnant ses préjugés et ses habitudes. Rester ouvert à toutes les surprises et au surgissement de l’insolite. Regarder la réalité autrement, avec et grâce aux artistes. S’engager à leur côté avec la fondation photo4food pour un impact social concret. Se laisser happer par des photographies et des films qui racontent des histoires, où la Normandie est protagoniste ou décor, qui renversent une « vision formatée », ouvrent une fenêtre sur d’autres mondes et proposent une pause de réflexion sur nos sociétés.
Laura Serani
Directrice artistique de Planches Contact
LES INVITÉS
Jessica Lange, invitée d’honneur
Raymond Depardon
Bettina Rheims
Georges Rousse
The Anonymous Project
LES RÉSIDENCES
Planches Contact
Jean-Christian Bourcart
Stefano De Luigi
Omar Victor Diop
Carolle Benitah
Francesco Jodice
Jean-Christophe Béchet
avec la fondation photo4food
Stanislas Augris
Anne-Charlotte Moulard
Diana Lui
Anne-Laure Maison et Michel Cam
TREMPLIN JEUNES TALENTS
Ciro Battiloro
Dana Cojbuc
Émile Garçon et Lise Guillon
Henri Kisielewski
Bruno Labarbère
AGENDA
Ouverture des expositions
Samedi 22 octobre, 10h30
Visite commentée des expositions par Laura Serani
Samedi 22 octobre, 18h30
Les Franciscaines
Dans le cadre de la Nuit du tourisme
Trois workshops avec la Leica Akademie :
Max Pam et Jean-Christophe Béchet
Vendredi 21 au 23 octobre
Les Franciscaines
Max Pam
Ce workshop animé par le célèbre photographe australien Max Pam s'orientera autour de l'édition. En éditant votre travail dans des pages de livre, vous jouez avec vos images d'une manière fluide. Une sorte de création libre qui s'adapte à l'histoire ou à la conception qui, selon vous, amplifie le mieux votre originalité en tant qu'artiste visuel. Chaque journée commencera par une séance de projection d’oeuvres tirées de certains des meilleurs livres photo. Après la séance de projection, les participants utiliseront leur environnement immédiat pour effectuer un travail de terrain avec leur appareil afin d’obtenir de nouvelles images à prendre en compte pour un format de livre particulier, une mise en page et un séquençage. Chaque journée s’achèvera par un débriefing et enfin le dernier jour, la phase de production du livre sur écran commencera.
Jean-Christophe Béchet
En trois jours, Jean-Christophe Béchet proposera aux stagiaires de réaliser leur portrait subjectif de la ville de Deauville en s’appuyant sur l’esprit et les techniques propres à la Street Photography.