Rédigé par TOUS POUR L’ARCHITECTURE ! | Publié le 29/09/2022
Du 14 au 23 octobre 2022, des expositions, des balades urbaines, des projections, des discussions et remises de prix mais aussi un salon de l’immobilier, prendront place dans toute la ville. Le thème de l’habitat a été choisi cette année pour guider la programmation. À travers une exposition et une grande journée de discussions notamment, qui interrogeront son évolution et les attentes qui y sont liées.
Organisé par la Ville de Lorient, le Réseau des maisons de l’architecture et la Maison de l’Architecture et des espaces en Bretagne, l’évènement rappelle l’importance de l’architecture dans notre quotidien. Le thème qui colore sa programmation met en question les grands défis qui attendent « l’habitat de demain » à l’image de la sobriété, l’inclusion, la résilience, l’urgence climatique ou la productivité.
LA PROGRAMMATION DE TOUS POUR L’ARCHITECTURE ! S’APPUIE SUR 4 GRANDS ÉVÈNEMENTS
➣ LES JOURNÉES NATIONALES DE L’ARCHITECTURE - 14 AU 16 OCTOBRE
➣ LA SEMAINE DE L’ARCHITECTURE DE LORIENT - 17 AU 21 OCTOBRE
➣ LA 6ÈME BIENNALE DU RÉSEAU DES MAISONS DE L’ARCHITECTURE - 20 AU 23 OCTOBRE
➣ LE PRIX ARCHITECTURE ESPACES BRETAGNE 2022 - 22 OCTOBRE
• THÈME 2022 CAP SUR L’HABITAT !
À Lorient, l’habitat est le fruit d’une riche histoire industrielle et commerciale. Tournée vers l’Océan Atlantique, la ville doit son développement à son emplacement stratégique et l’attrait de son premier port créé en 1666 pour répondre au développement de la Compagnie française des Indes orientales. Le dynamisme de la ville n’échappe pas au pouvoir royal qui, dès la fin du XVIIe siècle, met au profit de sa marine militaire l’usage des chantiers navals. Étoffes, pêche, épices, armements : le commerce prospère et les chantiers navals se développent, tandis qu’ouvriers et paysans affluent de tout le royaume. Au nord comme au sud, la « ville aux cinq ports » s’étend au-delà de ses remparts. De nouveaux logements sortent de terre, offrant à voir la croissance d’une joyeuse, mais chaotique, cité jusqu’au XXe siècle. L’entre-deux-guerres est une période florissante pour l’architecture des bâtisses lorientaises et l’avénement des lotissements périurbains, qui se parent d’éléments décoratifs, emploient de nouveau matériaux et introduisent la couleur, marquant ainsi la singularité des habitations.
LORIENT, UNE CITÉ TOURNÉE VERS L’AVENIR
Les bombardements de la Seconde Guerre mondiale balayent bientôt la majeure partie de la ville — on estime que neuf bâtiments sur dix sont à reconstruire. Dévastée mais déjà tournée vers l’avenir, Lorient prend un nouveau départ avec, à la tête de son projet de reconstruction, l’architecte et polytechnicien Georges Tourry. Son objectif ? Rebâtir une ville en phase avec son temps et ses techniques de construction, capable de répondre aux besoins et aux aspirations de ses habitants. Lorient entame un chantier de plus de 20 ans, au cours duquel nombre de sinistrés occupent des baraquements temporaires, imaginés à partir de systèmes constructifs légers, tandis que l’expansion du bâti va bon train. L’architecte imagine alors un plan de circulation ingénieux, capable de relier l’ensemble des nouveaux terrains construits aux quartiers historiques de la ville, tout en préservant le maillage d’origine. Ces grands boulevards désormais créés, un urbanisme plus ouvert et aéré se dévoile. Des immeubles d’habitation modernes fleurissent alors dans tous les quartiers de la ville. Confort, hygiène, lumière et espace sont les maîtres mots de ces constructions sociales aujourd’hui largement reconnues comme avant-gardistes, à l’instar de l’ensemble de La Banane dessiné par les architectes Jean-Baptiste Hourlier, Georges Tourry, Paul Lindu et Jacques Bourgeois ou encore de l’immeuble du Moustoir d’Henri Conan, construit en entrée de ville. L’habitat individuel prend lui aussi une nouvelle forme. Dans le quartier du Ter, les maisons « de plain pied » font leur apparition. Leurs espaces intérieurs sont ouverts et modulables, et se prolongent à l’extérieur avec des jardins.
UNE IDENTITÉ ARCHITECTURALE AUDACIEUSE ET ÉCLECTIQUE
Lorient renaît alors, le regard tourné vers l’avenir, et compose également avec une part de patrimoine hérité. Comme dans de nombreuses architectures de la Reconstruction, cette dernière fait parfois débat et nécessite une médiation importante. Son nouveau visage, la ville l’a dessiné pas à pas, tentant de maintenir le dialogue entre les différents pans de son histoire et ses habitants.