Aux portes de la capitale, l'éclectisme règne parfois en maître… Dans un quartier de l'est parisien, le tissu urbain se compose ainsi d'hétéroclites maisons mitoyennes de faible hauteur, témoins de différents styles architecturaux des XIXe et XXe siècles. Parmi elles, les propriétaires d'un pavillon des années 1950 souhaitent faire construire une nouvelle bâtisse sur leur terrain pour y faire séjourner leurs fréquents invités mais aussi y envisager des locations à courte durée. Ils font alors appel à l'agence Delordinaire, séduits par son esthétique et son travail du bois, découverts dans la presse et sur le web.
« Notre volonté était de rester dans l'élan de l'architecture locale, hétérogène et joyeuse, revendiquent les architectes. Dans nos projets, nous cherchons aussi toujours à extraire la particularité du site, son rapport avec la nature environnante. Nous avons également besoin de comprendre les usages au quotidien des habitants. C'est l'entrelacement de ces éléments qui constitue le point de départ de nos réflexions. » Si ici, le projet n'est pas voué à être occupé par les clients, il découle néanmoins directement des fortes contraintes du terrain. La zone constructible est en effet réduite (environ 40 mètres carrés seulement) et très peu ensoleillée, alors que le programme se veut ambitieux : une construction semi-indépendante, avec séjour, cuisine, chambre, mais aussi bureau et espace extérieur. Les architectes prennent donc le parti de travailler autour d'une volumétrie verticale, organisation optimale pour aller chercher la lumière et bénéficier de vues plus dégagées. Une implantation qui permet aussi de dégager une cour à l'arrière de la construction et de conserver un bout de jardin devant. La petite emprise au sol induit la distribution du programme, compacté et optimisé sur quatre niveaux de 25 mètres carrés chacun.
Le bois est en grande partie privilégié pour la structure et l'habillage : « Cela autorise une construction légère, et permet de travailler avec des produits d'origine locale. La façade a par exemple été dessinée et fabriquée par une scierie et un menuisier en Bourgogne » , détaillent les architectes. Un choix fort qui revendique la contemporanéité du projet, l'inscrit dans son environnement arboré et le démarque totalement du pavillon d'origine. Les fines lamelles de mélèze laissent entrevoir la rue depuis l'intérieur et atténuent ainsi l'effet d'exiguïté. En termes de finitions, du chêne français est mis en œuvre pour les plafonds, les escaliers et les quelques aménagements sur mesure, dont ceux du toit-terrasse. De la tête au pied, la métaphore boisée fait définitivement le tour !
⇒ Projet paru dans le Hors-série 49 : 1001 idées d'architectes pour habiter demain disponible en kiosque et sur la boutique en ligne