Françoise et Philippe aiment la nature. Au début des années 1990, ils se font construire une maison jouissant d'un grand jardin. Son extérieur traditionnel n'empêche pas une organisation intérieure contemporaine, avec une grande pièce à vivre rassemblant cuisine ouverte, salle à manger et salon. Les enfants grandissant, le besoin d'espace se fait sentir. Après avoir transformé l'ancienne grange en garage, ils y jouxtent une première extension comprenant un salon de télévision et un bureau. Qu'importe si celle-ci n'est pas reliée à la maison principale, les habitants aiment le plein air. Sauf que la pratique montre que sortir pour profiter de ces pièces supplémentaires est une contrainte - le bureau fera vite office de débarras faute de connexion adéquate au reste de l'habitation. Le couple décide alors d'installer une véranda qui connecte les deux parties, tout en offrant une seconde pièce à vivre. Car c'est un vrai salon qui fait défaut à cette maison !
La véranda ne parvient pas à combler ce manque. Trop froide en hiver, trop chaude en été, trop étroite, elle devient vite un autre espace de circulation. La rencontre avec Edouard Danais et Gwendal Le Bihan va tout changer. Françoise et Philippe leur racontent le manque de fonctionnalité de l'habitation malgré les ajouts successifs, leur désir de salon, et leur envie d'un espace ouvert sur l'extérieur. Ils veulent, avec un budget serré, créer une pièce mieux isolée en lieu et place de la véranda qu'ils pensent ne pas avoir les moyens d'agrandir. Or les architectes savent que conserver la même surface n'arrangera rien et suggèrent de doubler la superficie, quitte à se passer de second œuvre pour minimiser les coûts. Maquette à l'appui, ils convainquent immédiatement le couple.
La nouvelle extension accueille aujourd'hui un spacieux salon - laissant à l'ancienne pièce à vivre les fonctions de cuisine salle à manger -, et crée en outre une connexion avec le bureau qui depuis les travaux a retrouvé sa fonction première ! La façade sur le jardin est bardée de quatre grands pans de verre coulissants, s'ouvrant à 50 % sur l'extérieur. Pour réussir ce pari d'une extension très low cost , où toutes les surfaces sont laissées brutes, il fallait s'assurer d'une mise en œuvre impeccable. Clef du succès, le temps passé à choisir les différents corps de métier : « Tout le monde n'est pas capable de poser un mur en parpaing si proprement, souligne Edouard Danais. Les longs échanges avec les entrepreneurs nous ont en outre permis de faire évoluer nos dessins pour mieux prendre en compte les paramètres de chaque élément constructif et arriver à un résultat optimal. »
⇒ Projet paru dans le Hors-série 49 : 1001 idées d'architectes pour habiter demain disponible en kiosque et sur la boutique en ligne