Attention, la Triennale fermera ses portes le week-end prochain, après de longs mois intenses. Intitulée «Chaleur humaine», a réuni quelque 250 œuvres, qui interrogent les questions d'énergie, et la façon dont les artistes se sont emparés de ces sujets depuis les années 1970, à la veille de la première crise pétrolière, jusqu'à nos jours. Si on y parle bien évidemment de réchauffement climatique, l'intérêt du parcours est de s'intéresser au rapport au long cours des sociétés occidentales avec les énergies. Entre fascination ou crainte, il nous rappelle combien les artistes ont abordé la notion de progrès que ce soit pour l'esthétiser ou alerter. À travers des œuvres très variées, – installations, maquettes, tapisserie XXL– sont interrogés la consommation, le rapport à la gestion des ressources – incluant la ressource humaine – et la transformation de nos espaces.
Composée de huit chapitres, cette exposition chorale s'étend sur plusieurs sites, au Lieu d’Art et Action Contemporaine (LAAC) qui accueille les dernières sections. Mais la Triennale est aussi l'occasion de résidences d'artistes, et de découvertes d'espaces insolites comme les Chais de Dunkerque.
C'est ainsi que la Triennale porte des projets sur la durée : En résidence durant la Triennale, grâce à Rubis mécénat pour le soutien à la production artistique, la Britannique Yemi Awosile a réalisé une installation pour l'événement. Formée en tant que designer textile au Royal College of Art, elle s'est inspirée de motifs géométriques de textile trouvées dans des archives des industries de Roubaix, à l'étape des "mises en cartes", soit des dessins reportées sur des quadrillages précis pour préparer les tissages. Baptisée " Forty-Seventh Samsara", son œuvre orne la façade du Frac, comme une passerelle entre les époques, aujourd'hui aux prises avec les questions de cycles de produits, de transformation, de consommation. Un beau passage de témoins.