Le Musée d’Art Moderne de Paris présente une exposition totalement inédite qui, à travers plus de 110 œuvres (tableaux, croquis, gravures, sculptures, céramiques…), se concentre sur la relation qu’entretenait Henri Matisse (1869-1954) avec l’un de ses modèles les plus constants, sa fille aînée.
Née en 1894 d’une passade avec Caroline Joblaud, élevée aux côtés de ses demi-frères Jean et Pierre, Marguerite dissimule la cicatrice de sa première trachéotomie, sous un ruban noir qui deviendra, pendant quelque temps, son attribut pictural. La sage écolière figurée dans L’Intérieur à la fillette (1905, The Museum of Modern Art, New York) cède la place à l’adolescente de Tête blanche et rose (1914, Centre Pompidou, Paris), puis à une jeune adulte élégamment vêtue et coiffée, la future femme de l’écrivain Georges Duthuit. Dans une salle en particulier, il est question du rôle qu’a joué Marguerite dans la carrière de son père, montant ses expositions, contribuant au catalogue raisonné de son œuvre… Les derniers portraits d’elle, datés de 1945, suggère les tortures qu’elle a subies en tant que résistante durant la Seconde Guerre mondiale. Bouleversant.