Jusqu’au 11 décembre 2015, Paris accueille la 21e Conférence mondiale sur le climat. Mais si le planning de la flopée de chefs d’États et de congressistes s’avère chargé, il en est un autre, culturel, qui fait monter la température de la Capitale. L’agenda concocté par l’association COAL (Coalition pour l’art et le développement durable), prouve que l’énergie déborde dans le Grand Paris – sans danger de gaspillage, cette fois-ci.
Dans ce parcours artistique et engagé, happenings et installations seront-ils plus forts que les chiffres et les quotas pour rendre tangibles les urgences d’une époque ? Possible, puisque parfois il suffit d’une œuvre pour sonder en profondeur les paradoxes de notre société de consommation. Ainsi, L’eau qui dort, réalisation du plasticien Michael Pinsky, matérialise la décharge invisible qui se cache au fond du canal de l’Ourcq. Aidé par une équipe de plongeurs, l’artiste a en effet remis à flot les encombrants repêchés dans les bassins, nettoyant du même coup le site. Vélos ou caddies : ce sont en tout une quarantaine d’étranges objets qui voguent désormais au fil de l’eau, interrogeant cette étrange habitude contemporaine de… jeter. Au musée de la Chasse et de la nature, c’est sur le gaspillage énergétique que l’américain Sterling Rugby jette chaleur et lumière avec ses Black Stoves, série d’immenses poêles à bois… installés en plein air et réchauffant ainsi inutilement l’atmosphère. Le concepteur Yann Thoma prend le contre-pied sous la Tour Eiffel, où une gigantesque batterie humaine produit une énergie verte : l’application Human Energy invite le visiteur à se dépenser sans compter… pour que grimpent les kilowatts, sur des compteurs géants ! Pour ceux que ces projets inciteraient à donner de la voix, il est encore temps de la faire entendre : dans un module en bois baptisé COPBox et conçu par l’agence Lemoal & Lemoal architectes, il est en effet possible d’enregistrer un message à la destination des représentants internationaux. Et pour ne pas finir mais continuer la réflexion, c’est à la Gaité lyrique que pendant toute la manifestation se succéderont rencontres et débats avec les artistes. S’y trouvent aussi les meilleurs jeux vidéo pour sauver l’environnement… virtuellement. Un bon entraînement avant de passer à la pratique ?