Pour mener à bien cette mission considérable, les deux agences travaillent en étroite collaboration : WDMR conçoit le projet tandis qu’Ábaton assure plutôt le côté constructif et technique.
Ils prennent ensemble le parti d’embrasser pleinement les qualités que présente chaque niveau pour créer en définitive un objet à deux visages.
Le 6e conserve son organisation spatiale, arbore ses moulures d’origine et assume ses menuiseries anciennes subtilement rénovées. Le 7e est un contrepied totalement refait à neuf, beaucoup plus minimaliste. Les imposants toits pentus voient leurs charpentes vétustes masquées sous une isolation en laine de roche recouverte de plaques de plâtre immaculées. Les recoins sombres des espaces en sous-pente sont changés en alcôves, rangements ou bibliothèques. Les petites ouvertures présentent maintenant des embrasures élargies qui répondent à la géométrie des plafonds et font rentrer plus de lumière. La terrasse, dernière pépite juchée sur le toit, s’ouvre avec une vue imprenable sur Madrid et justifie le fait que les espaces de vie soient situés à ce niveau.
Sans aucun lien entre les espaces jour et nuit, neuf et ancien, contemporain et traditionnel, la rigueur du projet pourrait être jugée trop sévère. Comme pour modérer le propos, une ouverture zénithale est créée au-dessus de l’escalier de l’entrée : elle fait descendre une colonne de lumière assurant une continuité bienvenue entre les niveaux.
En guise de trait d’union, un blanc apaisant et omniprésent recouvre l’ensemble des 250 mètres carrés de l’appartement.
⇒ Article paru dans le Hors-série 41 : 1001 désirs d'intérieur