Une explication simple mais fascinante à la structure voûtée, un exemple parmi d’autres du fantasme suscité par le cos mos sur les hommes. Quatre-vingt-dix édifices, réalisés ou non, sur le thème de la sphère, sont ici présentés, ainsi que de nombreuses photographies, illustrations, maquettes - certaines interactives et lumineuses - et vidéos, immersions en réalité virtuelle à l'appui. Ces documents montrent comment les architectes - en lien avec les astronomes, les mathématiciens, les géographes, les artistes ou les écrivains - ont participé à la représentation des mondes terrestre et céleste, de l'Antiquité jusqu'à aujourd'hui.
L'occasion de découvrir de nombreux projets qui n'ont jamais pu voir le jour en raison des obstacles techniques, financiers ou idéologiques rencontrés au cours de leur conception.
C'est le cas par exemple de la Friede Globe Tower, du nom de son architecte, pensée pour Coney Island à New York au début du XXe siècle, qui prétendait, du haut de ses 213 mètres, qu'elle allait être le plus grand monument du monde. Ou du globe terrestre d'Élisée Reclus, prévu pour l'exposition universelle de 1900 à Paris : un projet pédagogique complet arborant une sphère de 160 mètres de diamètre ornée de motifs représentant les constellations, et en contenant une seconde portant l'inscription du relief maritime et terrestre, elle-même abritant des espaces d'exposition. Bien trop ambitieux, ce cosmorama ne vit pas le jour et on lui préféra le globe céleste de Paris, de 50 mètres de diamètre, qui, lui, fût bel et bien érigé. À l'intérieur, les visiteurs pouvaient observer l'évolution orbitale du soleil et des planètes. Parmi les réalisations géodésiques les plus connues, les dômes de Buckminster Fuller sont au rendez-vous mais aussi ceux qui les ont précédés, comme la structure du planétarium de l'usine Zeiss de Walther Bauersfeld, qui ouvrit à Jena, en Allemagne, en 1926 - étonnante pour son temps. De support des utopies et matérialisation d'un univers méconnu, le globe va devenir après la Première Guerre mondiale le symbole du pouvoir, qui culminera au moment de la Guerre froide. Et toujours, il se retrouve dans les représentations les plus fantasmées de mondes parallèles, comme aiment à les dessiner les illustrateurs de science-fiction. L'exposition, qui fascinera petits et grands, est accompagnée d'un catalogue complet, pour faire durer le plaisir et le partager !
Article paru dans Architectures À Vivre 99 : spécial rénovation (janv-février 2018)