Pour les architectes de la jeune agence suisse Foeldvary Staehelin fondée en 2017 à Bâle, la maison de vacances du lac représente un véritable défi. C'est leur premier projet construit, et à l'étranger de surcroît, puisqu'il est situé sur la commune de Romagny-sous-Rougemont, dans le Territoire de Belfort, en France. Le site, niché entre deux lacs, en lisière de forêt, pousse les concepteurs à imaginer une construction modeste et sobre pour limiter son impact sur le paysage préservé. Une ligne directrice en adéquation avec le souhait de la cliente d'imaginer un projet « aussi petit et aussi grand que possible en même temps ».
Une ancienne bâtisse des années 1970, en mauvais état, ne répondait plus aux besoins des propriétaires mais son emplacement en dehors de la zone de construction induisait de conserver son emplacement, sa dalle en béton et donc sa surface au sol. Avec une largeur de seulement 4 mètres et 1,60 mètre de terrasse sur une longueur de 8,60 mètres, la superficie totale n'atteint pas les 50 mètres carrés. Les architectes ont alors conçu un plateau libre avec des parois coulissantes pour moduler l'intimité en fonction des usages. Côté terrasse, de grandes baies vitrées, également coulissantes, peuvent s'ouvrir totalement pour prolonger l'espace intérieur. C'est en réalité la façade extérieure ajourée en bois qui fait office de protection entre le cocon des espaces de vie et la nature sauvage environnante. La structure verticale en mélèze européen, un bois massif stable, filtre la lumière naturelle comme les vues sur le lac en position fermée - lors de l'absence des propriétaires, par exemple -, mais de grands volets se rétractent et projettent ainsi le regard au loin.
Le contexte boisé se retrouve aussi à l'intérieur de la maison avec des planchers en mélèze, des parois en sapin et une cuisine entièrement en bois sous une apparence noire. Seule la salle de bains déroge à la règle avec des carreaux de céramique aux murs et sol. L'eau utilisée provient d'une citerne souterraine qui recueille les eaux pluviales du toit et, en période de sécheresse, une pompe peut être utilisée dans l'un des étangs. De plus, des panneaux solaires produisent de l'électricité et un poêle à bois chauffe les longs week-ends d'hiver. Au final, un réseau d'infrastructures autonomes découle de l'implantation de la maison à l'extérieur du village. Lovée dans un paysage boisé, cette cabane sait se faire discrète pour que ses habitants profitent avant tout de la nature.
« LE PLAN EST CONÇU DE MANIÈRE À ÊTRE AUSSI OUVERT ET TRANSPARENT QUE POSSIBLE, AFIN D’OFFRIR DIFFÉRENTES VUES SUR L’ENVIRONNEMENT. » Foeldvary Staehelin