Le tout nouveau musée du dessin d’architecture est une raison supplémentaire de faire le voyage à Berlin. L’édifice, réalisé par le russe Sergei Tchoban pour héberger sa propre collection, arbore une étonnante façade en béton gravé. La programmation s’annonce quant à elle prometteuse et diversifiée.
Il était un temps où les concepteurs, assis à leur table à dessin, n’avaient pour outils que le crayon, l’équerre et le compas. Alors que la conception par ordinateur règne aujourd’hui en maître chez les architectes, les archives et collections muséales et privées rappellent les dessins à notre bon souvenir. Le jeune architecte russe Sergei Tchoban les collectionne depuis douze ans, et a ainsi accumulé plusieurs centaines de planches s’étalant du XVIe siècle à nos jours. Soucieux de mettre à la disposition du plus grand nombre les précieux documents, il a choisi le quartier de Pfefferberg, haut lieu de la scène culturelle berlinoise, pour accueillir son fonds. L’édifice, qu’il a réalisé avec son associé Serguei Kuznetsov (agence Speech), tranche dans l’environnement urbain historique du voisinage. Les cinq niveaux construits en béton et verre s’empilent en affichant des saillies qui apportent toute sa dynamique au bâtiment. Annonciateurs de ce qui attend le visiteur une fois la porte d’entrée passée, les motifs incisés sur la façade sont inspirés des croquis de la collection et offrent un bel exemple de gravure sur béton. Trois expositions par an sont prévues, puisant dans la collection Tchoban ou celles d’autres institutions partenaires. Jusqu’au 14 février 2014, L’architecture de la révolution culturelle présentera les projets imaginés dans la Russie de la première moitié du XXe siècle. Le constructivisme, tôt associé aux mouvements d’avant-garde occidentaux, et le néoclassicisme, rapidement adopté par les Bolchéviques, y sont représentatifs de nouvelles idéologies et révèlent la vitalité créatrice qui animait cette époque.