Face à l'existant, il est possible de s'en affranchir totalement, ou au contraire, de travailler dans sa continuité ; comment arbitrez-vous cela ?
On ne se positionne pas forcément pour l'un ou l'autre ; notre méthode consiste à identifier une singularité de l'existant, un élément remarquable dans la forme, la matérialité ou le contexte, qui sera le point de départ d'une narration du projet.
Ainsi, on peut se retrouver dans une continuité formelle mais dans un contraste matériel, et inversement ; ou les deux. Mais forcément, face à ce jeu entre contraste et continuité, il y a les contraintes liées aux règlements urbains et au programme du client, qui guident aussi cette narration du projet.
Extension et surélévation ; les problématiques sont-elles comparables ?
Nous dirions oui dans l'approche projet. Mais la comparaison s'arrête là car en termes de contexte, les situations sont différentes. Les surélévations se trouvent souvent dans des milieux urbains plus denses, où le rapport au sol, à la lumière et à la mitoyenneté est différent. Selon la configuration initiale de la maison, c'est ensuite la question des usages et la fonction de l'espace projeté qui va nous guider vers l'une ou l'autre des possibilités. Enfin, les contraintes techniques et économiques ne sont pas les mêmes ; lors du chantier d'une surélévation nécessitant un grutage, l'environnement est décisif. Nous avons par exemple proposé une extension à un de nos clients qui souhaitait une surélévation car des lignes électriques restreignaient le chantier.
Une extension n'est-elle qu'une question d'espace supplémentaire ?
Non, bien évidemment. Une extension est tout d'abord une amélioration de la qualité spatiale en termes de lumière, de vues, d'orientation… sur l'ensemble du bâtiment, même avec une petite extension de 20 mètres carrés. Elle est l'opportunité d'une refonte globale du fonctionnement d'une maison. Au-delà d'un espace en plus, il est question de nouveaux usages, dans l'extension mais aussi dans la partie existante reconfigurée.
C'est souvent l'occasion de libérer un espace, de régler des problématiques accumulées au fils des années. En créant un « nouveau plein », on vient aussi créer de « nouveaux vides » qui font aussi partie du projet et laissent place à des usages parfois imprévus.
Enfin, nous voyons l'extension comme la possibilité d'une prise de possession émotionnelle, d'une appropriation des lieux par leurs occupants.
⇒ Découvrir leur projet de surélévation en bois à Saint-Herblain (44)