Avant, on lui donnait de jolis petits noms, « mistral », « sirocco » ou « tramontane », et puis on n'a plus vraiment prêté attention à ses bourrasques, au vent… Jusqu'à ce que le réchauffement climatique fasse des siennes, et que l'on se mette à retenir l'appellation des ouragans, « Katrina » ou « Dorian ».
Alors que le premier parc éolien offshore de l'Hexagone s'apprête à faire tourner ses pâles au large de Dunkerque, l'exposition Plein vent , au Learning Center de la Halle aux sucres, croise les regards pour mieux nous reconnecter à cet élément qui souffle, tempête… et inspire aussi bien les scientifiques que les artistes. Des premières cartes postales balnéaires, « souvenir de tempête » , sur les plages du Nord, au relevé de la qualité de l'air au-dessus du site d'exposition, la manifestation donne à voir ces rafales insaisissables, révélant à quel point le vent a imprimé sa marque sur notre culture et notre imaginaire. À l'entrée, la poétique collection du Tempestaire, 120 objets, corde à trois nœuds ou boussole-sifflet, patiemment rassemblés par les plasticiennes Anaïs Tondeur et Yesenia Thibault-Picazo, du collectif Caoïde, rappellent la multiplicité des pratiques destinées à apprivoiser les souffles capricieux de par le monde. En Scandinavie, les sorcières emprisonnaient ainsi le vent dans des boîtes à n'entrouvrir qu'en cas de calme plat, tandis qu'en Nouvelle-Guinée, « qui frappait une pierre à vent avec un bâton, récoltait la tempête » .
Vous voilà mis au courant… d'air !
► Article paru dans Architectures À Vivre 111 : Intérieurs d'architectes
EXPOSITION « PLEIN VENT ! »
Dates : jusqu'au 20 septembre 2020
Lieu : La Halle aux sucres, Dunkerque (59)
En savoir plus : www.halleauxsucres.fr