Architectures À Vivre : L'installation de cloisons vitrées entre les pièces de vie et de nuit est-elle forcément synonyme de perte d'intimité ?
Oui… et non ! Bien sûr, ce type d'aménagement implique par définition que certaines activités qui se pratiquaient cachées se fassent à vue : travailler, jouer ou lire par exemple. Mais créer une chambre ouverte n'empêche pas de laisser certains éléments à l'abri des regards. En fait, l'important est de déterminer dès la conception ce qui sera exposé à la vue de tous et ce qui ne le sera pas. Ainsi, en travaillant sur la verticalité des volumes, l'espace couchage peut par exemple être installé en mezzanine pour dissimuler le lit et ménager l'apparition d'une cabane.
A.À.V. : Quelles sont les alternatives à ce type d'ouvertures pour illuminer une pièce en second jour ?
Bien souvent, qui dit fenêtre, même intérieure, dit ouverture à hauteur du regard. Pourtant, il est facile de jouer avec l'allège et l'imposte pour proposer un autre cadrage. Par exemple, si l'objectif est d'éclairer une pièce sans l'exposer à la vue de tous, alors une ouverture en bandeau proche du plafond est idéale pour laisser passer la lumière rasante de manière douce et diffuse. Mais d'autres alternatives existent, notamment grâce aux différents types de verres disponibles sur le marché. Bien sûr, il y a les classiques (dépoli, sablé, armé…), mais également des verres texturés qui assurent une luminosité optimale en préservant l'intimité des lieux par l'altération du regard. Enfin, s'il n'y a aucun impératif d'ordre acoustique, il est alors possible d'utiliser des tissus ou des matériaux comme le polycarbonate.
A.À.V. : Quels sont vos conseils pour une scénarisation réussie des vues intérieures ?
Dans notre Atelier, nous considérons toujours le cadre de ces ouvertures comme un élément à enrichir. Car une fenêtre n'est pas un élément en deux dimensions, mais bien un objet architectural en relief qu'il faut travailler, sculpter. La profondeur de l'encadrement comme son épaisseur sont autant de paramètres avec lesquels il est possible de s'amuser, pour imaginer différents usages - jouer, travailler, ranger, etc. - et permettre ainsi à l'habitant de s'approprier son espace de vie par le mouvement et la sensation. Une fois le cadre déterminé, il faut ensuite intégrer l'arrière plan au dessin de l'ouverture, en opérant un dialogue architectural entre les espaces, à la manière d'une pièce de théâtre, dans une recherche poétique permanente.
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