Devenue de plus en plus courante, la transformation d’un parking en habitation augure généralement la création du loft (presque) parfait. Grands volumes et matériaux bruts, caractérisent en effet cette typologie, idéale pour tout projet de réhabilitation. Revers de la médaille, le découpage en lots est souvent complexe, ménageant l’apparition de volumes alambiqués, pas toujours simples à appréhender. Avant d’être rénové par l’Atelier PelPell, ce local situé dans un bâtiment construit à la fin des années 1950 appartenait à cette catégorie.
Livré brut à ses acheteurs, il présentait ainsi un seul grand volume, marqué « par les traces de démolition des rampes d’accès et un très beau plafond béton à caissons » , racontent Céline Pelcé et Géraud Pellottiero.
Un potentiel sublime donc, mais gâché par la monoorientation de l’existant, lequel était donc difficile à aménager sans tomber dans le piège des espaces en second jour. Heureusement, la demande adressée par les propriétaires aux architectes lors de leur rencontre en 2015 est simple : optimiser l’ensemble pour une famille de quatre et pouvoir accueillir une quinzaine de personnes à l’occasion de grandes tablées. Pour le reste, les concepteurs ont carte blanche, à condition d’imaginer un projet en dehors des sentiers battus.
Forts de cette liberté, Céline Pelcé et Géraud Pellottiero décident d’installer les pièces techniques au fond du volume tandis que le côté rue est réservé aux espaces de vie : la cuisine ouverte sur le grand salon/salle à manger. Entre les deux, les concepteurs déploient des trésors d’ingéniosité pour aménager les chambres les plus lumineuses possible. Réparties de part et d’autre de l’appartement et simplement séparées par un couloir, toutes deux sont en partie vitrées et orientées vers la façade extérieure. Bien que déstabilisante à première vue – les lits sont comme mis en vitrine ! –, cette solution permet d’optimiser la circulation des rayons du soleil et de reconnecter toutes les pièces entre elles. Dans cette optique, la baie percée dans la chambre d'enfant est en fait une fenêtre à guillotine, si bien que le rebord peut être dégagé et faire office d’espace de jeux, de coin lecture ou de bureau, ouvrant ainsi une multitude de possibilités d’usages.
« Faites que votre tableau soit toujours une ouverture au monde » , aurait déclaré Léonard de Vinci. Une chose est sûre : ce n’est pas l’Atelier PelPell qui va le contredire.
Article paru dans le Hors-série 37 : 1001 désirs d'intérieur
⇒ Lire « Trois questions à Céline Pelcé et Géraud Pellottiero de l'Atelier PelPell »