
▲ Formés à l'université d'architecture de Venise, Alice Braggion et Alessandro Carabini fondent ensemble le studio ABACO après avoir collaboré avec des agences italiennes, espagnoles, britanniques ou encore françaises. Ils privilégient « une approche transdisciplinaire du design et de l'architecture, fortement orientée vers l'innovation et la recherche » .

▲ CHAMBRE D'HÔTEL
« L'appartement se trouve dans un ensemble des années 1990 qui rappelle beaucoup la typologie d'un hôtel : les logements sont des cellules tout en longueur, avec des baies vitrées en façade. Avant de faire appel à nous, nos clients habitaient un bien similaire, dans le même immeuble, et leur intérieur était assez désorganisé du fait de l'espace très ouvert. Ils nous ont donc demandé de donner de l'ordre à l'ensemble. Du reste, ils étaient réceptifs à l'idée d'une approche atypique. »

▲ DORMIR SUR SCÈNE
« Au début, l'idée de créer une chambre séparée, ouverte par une verrière, a été envisagée. Mais si le studio fait plus de 40 mètres carrés, il était tout de même difficile d'en faire un deux pièces : cela aurait impliqué de sacrifier une surface qui aurait été inexploitée une grande partie du temps. Nous avons donc décidé de partir dans une autre direction, en créant un mur habitable accueillant les espaces de vie, et notamment une sorte d'estrade - en référence au travail de la cliente -, aux fonctions multiples : chambre, scénette, banquette pour déjeuner… »

▲ À LA GRECQUE
« Lors de nos conversations avec les clients, nous avons beaucoup parlé de la Grèce, dont leurs familles sont originaires et dont nous sommes personnellement tombés amoureux. Nous avons donc eu l'idée de faire référence à cette terre, de manière abstraite, en essayant d'adapter cela à la vie parisienne. D'où ce mur en plastique ondulé blanc et cette niche bleue, qui fait office de bureau. L'ensemble, qui évoque la mer, accompagne la lumière jusqu'à l'entrée, au fond du volume. »

▲ MUR FONCTIONNEL
« Côté sud, tout le mur est occupé par un linéaire de meuble en finition chêne. Ce volume, que nous avons imaginé comme quelque chose de statique, héberge les fonctions vitales : dans son épaisseur, il dissimule la salle de bains, des rangements, le coin nuit, puis la cuisine et même une niche où l'on peut lire, se détendre… Pour les placards, un joint creux fait office de poignée. »

▲ LIBÉRER LE SOL
« Concevoir ce mur habitable répondait aussi à un autre objectif : limiter autant que possible le mobilier nécessaire, et donc libérer un maximum de surface pour vivre. L'équipement se résume donc à un canapé et deux tables, dont une basse. Au sol, le parquet existant est revêtu d'un vernis gris clair pour refléter la lumière. »

▲ LEVER DE RIDEAU
« En plus de faire référence à une scène, l'estrade permet de différencier le coin nuit de la pièce de vie. Un rideau vert complète ce dispositif de manière plus souple pour créer des situations, des lumières, et des degrés d'intimité différents. Sa longueur a été calculée pour reproduire l'ondulation du mur blanc lorsqu'il est totalement tiré ; le reste du temps, un joint creux permet de le dissimuler entièrement. »

▲ VAGUE APRÈS VAGUE
« Le mur ondulé est en fait constitué de plusieurs panneaux en plastique fixés à une structure bois. Pour accompagner les pas du visiteur dans l'appartement, il n'est pas tout à fait rectiligne et remplit différentes fonctions : porte-manteaux au niveau de l'entrée, bibliothèque, bureau, et enfin coin musique. Tablettes et alcôve sont directement fixées au mur en béton, et accessibles par des encoches taillées dans les panneaux ondulés. »
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