À une vingtaine de minutes en tramway du centre-ville de Bâle, se cache l’un des plus beaux musées d’Europe. Dissimulée par quelques conifères au bout d’un sentier ondulant, la Fondation Beyeler est de ces projets à l’architecture si puissante, qu’aucun mot, aucune expression ne suffirait à lui rendre justice.
Dessinée par Renzo Piano à la demande du couple de marchands d’art Hildy et Ernst Beyeler pour y exposer leur collection moderne, la construction fut inaugurée en 1997 –puis étendue en 2000– sur le domaine de la Villa Berower, qui abrite aujourd’hui le restaurant de la fondation. Un site privilégié pour son orientation nord-sud, rien n’égalant la lumière septentrionale pour éclairer un musée.
Là, le concepteur italien a imaginé un bâtiment tout en longueur, reposant sur quatre murs traversant et coiffé d’une toiture en acier et en verre, protégée par un système de lattes réglables permettant d’optimiser la lueur zénithale en fonction des besoins.
À l’intérieur, les pièces ont été élaborées sur mesure en fonction des œuvres du couple. Parmi elles, la salle centrale destinée à accueillir l’un des illustres Bassin aux nymphéas de Claude Monet. Ici, le chef-d’œuvre impressionniste est parfaitement mis en valeur, grâce à une baie vitrée de 5x6,8 mètres, laquelle donne sur un étang où se noient les colonnes en béton du musée recouvertes de pierre de porphyre rouge de Patagonie. Dans l’eau, quelques nénuphars répondent poétiquement au joyau de la collection en attendant qu’un autre bâtiment, imaginé cette fois par Peter Zumthor –et dont la construction devrait commencer cette année–, ne vienne lui aussi servir d’écrin à d’autres peintures immortelles...
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⇒ Article paru dans le Hors-série 38 d'Architectures À Vivre : Week-ends d'architecture