Architectures À Vivre : Quels sont les éléments à prendre en compte lors du changement de destination d'un local en vue d'une réhabilitation ? Comment bien s'y préparer ?
L'une des premières choses à faire est de se rendre en mairie pour connaître les attendus de la municipalité, variables selon les villes. En général, pour qu'un local puisse être considéré comme une habitation, il faut que la pièce principale dispose d'une vue directe, c'est-à-dire à hauteur des yeux et dégagée. L'autorisation administrative doit être obtenue en amont, et c'est un temps supplémentaire à prendre en compte dans la durée du projet. Si le local dépend d'une copropriété, il faut aussi vérifier le règlement concernant les charges et les questions liées au local qui peut faire partie d'un lot particulier. Il arrive même que le changement de destination nécessite une demande en assemblée générale. Ensuite, il faut s'assurer que les réseaux d'eau et d'électricité soient compatibles avec la réhabilitation. Dans le cas contraire, cela impliquera des interventions extérieures à planifier au cours des travaux, et donc une hausse du coût global. L'idéal est d'appeler un architecte avant l'achat pour une mission-conseil, afin d'établir un premier diagnostic permettant de valider le budget travaux et de déterminer les solutions adéquates.
A.À.V : Comment savoir qu'un bâtiment est un bon candidat pour être réhabilité en loft ? Quelles sont les caractéristiques idéales ?
Dans l'absolu, le lieu devrait posséder un grand volume libre à ouvrir. Aussi, un système de poteaux-poutres autour duquel s'inscrira le programme est préférable à des murs porteurs découpant l'espace. D'autre part, on attend d'un loft qu'il soit éclairé par des verrières ou de grandes fenêtre situées en hauteur : l'apport de lumière naturelle doit donc être à la fois important et “non standard”. Ne pas oublier enfin que la typologie va contraindre l'architecte à imaginer des réponses d'aménagement moins classiques que de coutume : il faut être ouvert aux propositions un peu différentes d'un appartement conventionnel !
A.À.V : Dans cette réalisation, la surface n'est pas illimitée ; elle abrite pourtant un programme très complet tout en offrant un véritable sentiment d'espace. Comment êtes-vous parvenus à ce résultat ?
Tout d'abord, nous avons privilégié la surface du volume principal en limitant le nombre de parois. Ce lieu installé sous verrière jouit d'une hauteur de plafond de 5 mètres de hauteur et accueille entrée, salon, salle à manger, cuisine et bureau.
Les pièces de nuit, elles, ont été repoussées au fond du bâtiment, disposant pour la plupart de vues sur le séjour grâce à de grandes fenêtres fixes, une stratégie qui repousse les limites visuelles en permettant au regard d'appréhender l'ensemble d'une seule traite. Enfin, les éléments techniques comme la chaudière et la buanderie sont rejetés au sous-sol, pour économiser, là encore, de précieux mètres carrés.
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