Suivant l'un des préceptes de la sociologue Monique Eleb « Bien vivre ensemble mais séparément. » , une famille recomposée a fait appel aux architectes parisiens Hervé Ellena et Stéphanie Mehl pour rééquilibrer la taille des pièces de la maison d'origine et créer une extension de 49 mètres carrés avec l'objectif que chacun ait son espace, afin de mieux cohabiter avec les autres. En effet, le pavillon des années 1920, situé sur les hauteurs de Suresnes, comprenait un corps principal orienté est-ouest auquel était accolé un second corps remanié à maintes reprises.
Ajouts et réaménagements avaient transformé la maison au fil des années, mais sans jamais combler tous les besoins de ses six habitants.
La résidence de 212 mètres carrés étant implantée sur une parcelle très étroite, les architectes ont imaginé le projet en lanières : une bande vide pour l'entrée, une pour l'existant, une pour l'extension. Ainsi, la nouvelle entrée intégrée à un jardin d'hiver prend place entre le pavillon et la limite séparative. La maison d'origine abrite le séjour devenu traversant au rez-de-chaussée, ainsi que deux chambres et une salle de bains, à l'étage. Enfin, l'extension accueille la chambre des parents avec salle de bains et dressing à la place de l'ancienne entrée et la cuisine est placée dans une véranda côté jardin. Les deux dernières chambres sont à l'étage. De cette manière, le niveau supérieur est entièrement réservé aux enfants.
L'extension aurait pu avoir un toit plat ou un bardage clair mais Hervé Ellena et Stéphanie Mehl étaient convaincus qu'elle devait se faire l'écho du « déjà-là ». « La compréhension de l'existant a fait surgir la gémellité. Le projet s'est construit à partir de cette idée de dédoublement. » L'extension imite aussi bien la pente de la toiture que la façade pignon de la maison. Mais alors que le corps existant arbore des briques peintes en blanc, le projet en ossature bois se pare de bois brûlé sombre. Un choix assumé par les architectes, car d'expérience, ils savent que les clients sont surpris que « la teinte du bois ne perdure pas et se grise ». De plus, un séjour au Japon leur a permis d'apprécier cette technique de carbonisation appelée shou-sugi-ban qui protège les lames de bois des UV, intempéries et insectes.
« Nous avons fait des essais avec l'entreprise pour définir l'intensité du brûlage du douglas brut au chalumeau : craquelures, noirceur, aspect du veinage » , expliquent les concepteurs, ravis de ce premier essai.
► Lire l'interview d'Hervé Ellena de l'agence Ellena Mehl architectes
► Article paru dans le Hors-série 41 d'Architectures À Vivre : 1001 désirs d'intérieur
FICHE TECHNIQUE
♦ architectes Ellena Mehl Architectes
www.lnamel.com
♦ localisation Suresnes (Ile-de-France)
♦ programme Extension de 49 m en ossature bois
♦ fournitures Toiture Vmzinc, appareillage Legrand, évier inox Franke, sanitaires Jacob Delafon et Geberit, robinetterie Grohe, lavabo Allia, carrelage CMR, parquet contrecollé Decorasol.