Chicago, c’est le tout premier gratte-ciel au monde, le métro aérien, Al Capone et la prohibition, les mouvements ouvriers, les créations avant-gardistes de Louis Sullivan, Frank Lloyd Wright ou Mies van der Rohe, les conditions climatiques extrêmes, les plages sauvages perdues le long du lac Michigan, ou encore Georges Clooney dans Urgences. Pendant trois mois à la fin de l’année, cette métropole de près de 2,7 millions d’habitants sera encore plus au centre des attentions avec l’organisation de sa toute première Biennale d’architecture, dont la thématique – The State of the Art of Architecture – provient d’une conférence éponyme qui y fut organisée en 1977, avec l’ambition de réaliser un état des lieux de la discipline.
Trente-huit ans plus tard, l’évènement se fixe pour objectif d'élargir celui-ci a l’arène internationale et intergénérationnelle. Ses directeurs artistiques Joseph Grima et Sarah Herda souhaitent ainsi « créer une exposition significative pour le public et les professionnels, une occasion incroyable de présenter des idées et des projets internationaux expérimentaux et provocateurs, dans une ville qui depuis toujours a été le lieu d’innovations architecturales importantes et qui continue d'être une source d'inspiration ». Soixante agences issues de plus d’une trentaine de pays sont invitées à débattre sur le sujet, dont celles des Français Anne Lacaton & Jean-Philippe Vassal et Frédéric Druot, Ido Avissar, Didier Faustino, ainsi que François Roche & Camille Lacadee, mais aussi les équatoriens d'Al Borde, les tokyoïtes d’Atelier Bow-Wow, ou encore les danois de BIG. Différents artistes, designers, urbanistes et décideurs politiques seront aussi de la partie afin d’évoquer la manière dont leur travail imprègne également la vie quotidienne de millions de citoyens à travers le globe. Pour illustrer cette mondialisation, un reportage a été spécialement commandé au photographe hollandais Iwan Baan qui, lui-même, passe sa vie aux quatre coins de la planète. Ses clichés aériens de Chicago capturent la ville dans sa globalité, mais montrent aussi le rapport qu’architecture et usagers peuvent entretenir a une échelle plus réduite et locale. Une approche transversale au cœur de cette Biennale historique, qui sera à découvrir plus en détails dans le prochain numéro d’Architectures à vivre, spécialement consacré à Chicago !