Transformer un vieux grenier en appartement destiné à des locations de courtes périodes, impliquant donc de ne pas connaître les futurs occupants ? Pas de quoi intimider les architectes de l'agence Blaarchittetura, qui signent ici une réalisation ultra-graphique, capable de plaire au plus grand nombre.
Lorsqu'il contacte Alberto Lessan et Jacopo Bracco de l'agence Blaarchittetura, le propriétaire de ce sombre grenier formule une demande pour le moins pratique : il voudrait transformer cette surface de 75 mètres carrés en appartement « accueillant et surprenant » afin de le mettre en location pour de courtes périodes.
« Ce projet représentait l'opportunité de créer un environnement propice à l'épanouissement d'une multitude d'occupants et où ceux-ci pourraient se détendre et se relaxer », racontent les concepteurs.
Mais pour que les locataires daignent pousser la porte de l'appartement, encore faudrait-il que les rayons du soleil répondent aussi présents. Afin de remplir cette condition, les maîtres d'œuvre décident de créer au sud deux petits balcons, tandis qu'ils élargissent les fenêtres de toit préexistantes. Par ailleurs, les cloisons traditionnelles sont abattues et remplacées par d'autres en verre : « Nous pensons que la séparations des différentes pièces est davantage déterminée par le ressenti des occupants que de l'opacité des murs qui les délimitent », explique le duo d'architectes. Un parti pris qui permet à l'ensemble des volumes d'être baignés de lumière sans craindre pour l'intimité des futurs locataires : l'appartement ne comptera de toute façon qu'un seul lit.
Second objectif mentionné dans le cahier des charges : donner assez de caractère à l'habitation pour convaincre les touristes de la choisir comme pied-à-terre en seulement quelques clics. Alberto Lessan et Jacopo Bracco y parviennent en réinterprétant les codes traditionnels des lofts et enjouant la carte du graphisme, déjà bien engagée grâce à la linéarité induite par les menuiseries métalliques des cloisons de verre. Ainsi, l'ancien grenier est littéralement mis à nu, laissant apparaître un très beau squelette de béton. Celui-ci est en grande partie conservé ; seules deux sections, trop volumineuses, sont remplacées par deux poutres IPN peintes en rouge. Un moyen pour les architectes d'assumer leur intervention, tout en apportant un peu de couleur au projet. Comme pour prolonger ce fil rouge, le réseau des tuyaux de chauffage est aussi visible et peint dans le même teinte. En résulte une réalisation épurée, parcourue de mille-et-une lignes et dans lequel il fait bon poser ses valises…
► Trois questions aux architectes de Blaarchitettura
► Article paru dans le Hors-série 45 : 1001 désirs d'intérieurs