Pouvez-vous nous parler des nouveautés qui paraissent chez Fermob ?
Il y a d'abord Aplô, qui est une lampe, de poche, à poser, ou même à fixer, bran-chable et débranchable à l'envi. Elle se caractérise par une forme que l'on dirait tirée d'une bande dessinée, celle d'une ampoule surdimensionnée. C'est l'idée de la surprise, l'idée de l'idée ! Il a y ensuite Piapolo, qui est un tabouret mais aussi une table de rangement. C'est une double-vasque avec un couvercle, toute en rondeur et en simplicité, mais qui a été très difficile à concevoir car il fallait pouvoir s'asseoir dessus. Enfin, il y a Cuub, un lot de trois photophores - souvent, le photophore est un objet qui manque de présence. Ici, il allie à la fois la technicité de la lampe et ce côté archaïque et très pratique. Ce qui les relie tous, c'est la notion de sourire, de bonne humeur.
Avez-vous une méthode particulière pour susciter ces émotions, cette joie de vivre ?
Diriger un showroom (le RBC Design Center) a changé ma façon de dessiner. À force, on perçoit les produits qui marchent, ceux qui ne marchent pas, ceux qui auraient dû marcher… Quand vous prenez le crayon après ça, le dessin qui arrive, ce n'est plus un dessin, c'est une réponse. Je ne me dis jamais « Tiens, je vais faire quelque chose de beau. », je cherche à entrer en sensibilité avec l'utilisateur, à imaginer le produit qui sera le plus doux, le plus gentil, le plus accessible possible, c'est-à-dire à me rapprocher de la première intention du design qui relève du service.
Vous collaborez avec Fermob depuis plus d'une décennie : racontez-nous.
Fermob est ma collaboration la plus importante, et la plus passionnante. C'est une vraie boite de passionnés, distribuée dans 40 pays, donc vos clients c'est le monde. Ce qui m'enthousiasme dans le travail avec eux, c'est cette réflexion très large sur les utilisations d'un objet, mais aussi sur ce que l'on appelle la psychologie des profondeurs, autrement dit l'empathie que l'on peut développer pour un produit comme Balad, par exemple, qui joue beaucoup sur l'enfance, la spontanéité.
Créer pour l'outdoor a-t-il des implications particulières ?
Je crée de la même façon pour l'intérieur et l'extérieur. L'outdoor cependant possède une vraie puissance, puisqu'il faut que l'objet puisse résister aux intempéries. Cela amène un niveau de qualité supérieur, mais ensuite, ce qui est vraiment sympa, c'est de pouvoir ramener le produit à l'intérieur. Si ce n'est pas le cas, j'abandonne très vite l'idée. Mes produits sont donc transversaux, dedans-dehors : les utilisateurs de Balad ne possèdent pas forcément de jardin et Aplô peut aussi jouer le rôle de lampe de chevet, être utilisée pour lire sous les draps…
Les préoccupations environnementales ont-elles changé votre façon de travailler ?
J'évite au maximum tout ce qui est matière plastique, ce qui reste compliqué lorsque l'on travaille sur la lumière. Pour ce qui est du mobilier, j'évite aussi les résines. Qu'il s'agisse d'une table basse ou d'une lampe à poser, je m'assure surtout de ne pas tomber dans le gadget, c'est-à-dire de concevoir des objets pérennes, à la fois très simples et de grande qualité - archétypaux en quelque sorte. Cela me fait plaisir que mes produits soient utilisés, réutilisés, voire sur utilisés. Ce qui m'intéresse, c'est qu'ils rentrent dans la vie des gens, tout comme ce quotidien rentre dans mon travail.
⇒ Découvrez la collection Luxembourg de Fermob en cliquant ici !