Un mot sur ta démarche, ton parcours ?
J'ai toujours été fasciné par la lumière, la couleur et la nature. Ce n'est que vers la fin de ma formation à Penninghen, [filière « Direction artistique », ndlr], que je me suis tourné vers le plexiglas, à même de retranscrire par réfraction des ondes chromatiques sur une architecture donnée.
Habité par mon projet de fin d'études - un abécédaire anamorphique -, j'ai continué d'y travailler, même une fois les cours finis.
Plus de 26,4 k de followers ?!
Avant d'entreprendre en solo, je tenais à me confronter à la vie d'entreprise. Au lieu d'envoyer des CVs, j'ai décidé de poster des maquettes de logos destructurés sur mon compte, dans l'espoir d'attirer l'attention des marques de luxe. Et Courrèges de me donner ma chance. Instagram aura été pour moi le LinkedIn de la création. Aujourd'hui, c'est un support qui force la rigueur (je m'oblige à poster mes photos trois par trois, afin de varier les points de vue), une jauge (selon le nombre de likes, je sais ce qui plaît davantage), et un outil de communication formidable qui m'a permis de renouer avec l'aspect humain de mon travail. J'ai compris qu'il fallait que je me mette plus en scène : les gens veulent accéder aux coulisses de la création. Ainsi s'effondre le mythe de l'artiste maudit, livré à lui-même.
Tes prochains défis ?
Après la typographie, qui demeure le point de départ de ma carrière, la figuration (ma dernière série animalière m'a donné l'occasion de plus me dévoiler), pourquoi ne pas flirter avec l'abstraction ? J'aime bien sortir de ma zone de confort, à condition de ne pas sauter du coq à l'âne. Mon dernier projet, « Slow Life », dont on peut voir une simulation sur mon compte, m'a déjà valu plusieurs commandes... En tout cas, je me rapproche d'une voie de plus en plus engagée !
► Pour suivre le travail de Pierre : @pierre.brault