Le long de la Chicago River, l'éclectisme architectural est de mise. Les buildings de tous styles et époques se pressent les uns contre les autres, comme un ludique jeu de construction qui se serait affranchi de toute règle.
Le LondonHouse Hotel, ouvert depuis l'été 2016 à l'angle de Michigan Avenue et de Wacker Drive, face au très repérable Trump International Ho-tel and Tower, fait partie de ce mélange des genres à lui tout seul. Les deux bâtiments qui le composent semblent en effet ne rien avoir en commun. À la proue, un immeuble Art déco imaginé en 1923 par l'architecte Alfred Alschuler, qui abrita ce qui aurait été le premier club de jazz du pays (et qui donne son nom à l'établissement) ainsi que les bureaux de la compagnie d'assurance London Guarantee & Accident.
Aujourd'hui, celui-ci accueille les 452 chambres, toutes avec vue imprenable sur la rivière.
Lui est accolé une étroite aile moderne à la façade fuselée en verre sur l'emplacement de ce qui fut jusque-là un parking public et où trouvent refuge les parties publiques (réception, salles de conférence, bureaux, etc.). Cet ambitieux projet de rénovation et d'extension a été confié aux architectes de Goettsch Partners, associés aux architectes d'intérieur de Simeone Deary Design Group. L'équipage a voulu cultiver « l'esprit Roaring Twenties » - soit les années rugissantes - sur l'ensemble des 23 étages, entrechoquant les références de l'époque, du jazz au prêt-à-porter, en passant par les pièces de mobilier ou le design automobile. L'existant - tels les magnifiques plafonds en feuilles d'or ne s'en trouve que sublimé dans une ambiance chic et cosy. De nombreuses œuvres d'art ponctuent également les lieux tel ce clin d'œil à l'histoire du bâtiment : un portrait géant du général William Hull qui en 1812 abandonna aux anglais le Fort Dearborn… forteresse située à l'emplacement même de l'hôtel !
Plus moderne, le bar sur le rooftop réserve l'ultime surprise, avec une vue à couper le souffle sur downtown Chicago et le fourmillement de la Riverwalk. Un spectacle qui n'est pas prêt, lui, de prendre une ride !
► Article paru dans Architectures À Vivre 98 : Maisons inventives