Le contexte de l’exposition
Suite aux politiques publiques d’aide à l’accession engendrées depuis la période d’après-guerre en France, un grand nombre de ménages ont pu devenir propriétaires de maisons pavillonnaires, pour la plupart situées en périphérie des villes. Les conséquences se ressentent aujourd’hui, avec 80% de la surface dédiée à l’habitat en Ile-de-France occupée par de l’habitat individuel.
Le vieillissement de la population et les changements de modes de vie (aujourd’hui, on recherche plutôt des petites surfaces proches des centres ville) poussent ces « petits propriétaires » à trouver de nouvelles solutions pour mettre à profit le patrimoine dont ils disposent. Certaines initiatives spontanées (revente d’une partie de la parcelle, création d’appartement dans une partie de la maison…) sont à l’origine d’un développement désordonné de la ville.
Les architectes et urbanistes sont alors nombreux à réfléchir à des solutions pour accompagner plutôt que de laisser faire, et ainsi tenter de répondre au problème de l’étalement urbain et du manque de logements en ville. En Île-de-France, 140 millions de mètres carrés peuvent encore être construits dans les zones pavillonnaires : largement de quoi atteindre l’objectif fixé par la loi du Grand Paris qui pousse à produire 70 000 nouveaux logements par an.
L’exposition, pour « faire, ensemble, le Grand Paris »
Cette exposition, engendrée par le Pavillon de l’Arsenal et dirigée par IUDo, présente huit projets pilotes à Arcueil (94) :
« Optimisation des espaces existants, réhabilitations, surélévations ou constructions neuves, ces projets permettront d’accueillir 19 nouveaux habitants et de créer 21 places de bureau, tout en conservant la qualité du patrimoine existant et en préservant de grandes surfaces de jardin, sans diviser le parcellaire pour ne pas contribuer à une hausse des prix du foncier. » - IUDo
Voici un aperçu de quatre des huit projets présentés :
► Habitat intergénérationnel – Emma Saintonge
Permettrait de passer de 2 à 4 occupants sur la parcelle.
Situation actuelle : suite au départ de ses deux filles, la propriétaire de cette maison cherche à compléter ses faibles revenus, mais ne souhaite ni vendre ni habiter seule.
Solution apportée par l’architecte : la maison est réhabilitée pour devenir une résidence étudiante. Une surélévation accueille les deux chambres étudiantes, le rez-de-chaussée devient commun et les étages restent privés.
► Maison pour jeune actifs – Erwan Bonduelle
Permettrait de passer de 4 à 8 occupants sur la parcelle.
Situation actuelle : le couple avec jeunes enfants qui possède cette maison souhaite exploiter le potentiel du vaste terrain attenant.
Solution apportée par l’architecte : une maison neuve est construite proche de la rue, pour créer des logements destinés à de jeunes actifs, des étudiants et surtout la jeune fille / le jeune garçon au pair embauché par le couple.
► Résidence pour musiciens – Tanya Klyne
Permettrait de passer de 1 à 5 occupants sur la parcelle.
Situation actuelle : la propriétaire vit seule dans sa maison, elle ne souhaite pas vendre mais veut faire profiter de sa grande maison avec un projet permettant d’amortir les travaux.
Solution apportée par l’architecte : la maison est réhabilitée pour accueillir des salles de répétition, et une extension est aménagée en logement collectif pour musiciens.
► Microcollectif sur cour partagée – Septembre
Permettrait de passer de 3 à 6 occupants sur la parcelle.
Situation actuelle : la baisse de revenus des propriétaires de cette maison familiale avec cour les pousse à trouver un complément sans pour autant vendre leur bien.
Solution apportée par l’architecte : le garage est surélevé pour accueillir deux logements, et il est aussi réhabilité en atelier commun, en lien avec la cour partagée.
Ces projets ainsi que ceux de Martinez Barat Lafore, Lafayette, Sophie Shiraishi Hugo Wakim et FMAU sont à découvrir au Pavillon de l’Arsenal, jusqu’au 27 janvier 2019 !