Venant d'acquérir un studio de 15 mètres carrés niché sous les combles d'un vieil immeuble du 10e arrondissement parisien, il lui faut un concepteur capable de transformer cette surface minuscule en un lieu de vie agréable et serein, dans lequel ses deux passions, musique et cuisine, pourraient faire bon ménage.
Un vrai défidans un volume si petit et contraignant : un quart de la surface se trouve sous une sous-pente de hauteur inférieure à 1,80 mètre, le sol en tomettes affiche un dénivelé de 15 centimètres, et bien que déjà transformé en studio par un précédent propriétaire, l'ensemble est relativement vétuste. La pièce principale est néanmoins très lumineuse, avec deux grandes lucarnes exposées sud-est et nord-ouest, et une cuisine séparée, logée dans cinq mètres carrés attenants, grappillés à la copropriété. La salle d'eau se coince quant à elle dans un angle de la pièce principale.
LA SOLUTION DE JOSHUA PAS À PAS
1. L'architecte commence par démolir tous les agencements existants : placards logés dans les sous-pentes, épaisse chape de plâtre et tomettes, installations techniques et parois légères de la salle de bains. Il repositionne celle-ci dans la petite pièce qui abritait auparavant la cuisine (celle-ci passe dans la pièce principale) : « Au niveau des odeurs et des bruits, c'est quand même mieux d'isoler les toilettes », justifie-t-il. La réfection complète du sol, son nivellement et la pose d'un parquet permettent même de gagner quelques centimètres en hauteur.
2. Le client étant pianiste et son instrument l'objet le plus précieux qu'il possède, ce dernier se devait d'occuper une place de choix dans le studio. Joshua Florquin lui créé alors une alcôve sur mesure, surmontée d'un arc en plein cintre, clin d'œil à l'époque médiévale dont Luigi apprécie la musique. De part et d'autre, l'architecte installe des rangements intégrés, dissimulant équipements et accessoires pour la cuisine d'un côté, vêtements et objets personnels de l'autre.
3. D'autres placards sont intégrés sous la pente du toit, ménageant un creux dans lequel le lit double sur roulettes se glisse pour devenir canapé. Une modularité que l'on retrouve avec la tête de lit qui fait également office de séparation entre la pièce à vivre et le couloir menant à la salle d'eau, et de meuble à chaussures !
LES ASTUCES
EXPLOITER LES SOUS-PENTES ET LIBÉRER LE RESTE
« Dans un espace mansardé, il faut positionner les fonctions de vie réalisables à hauteur réduite dans les sous-pentes », annonce d'emblée l'architecte ⟩ à savoir dormir, se reposer, manger et travailler. D'où l'installation du canapé-lit et de la cuisine, dotée d'une tablette escamotable pour les repas ou l'étude, sous chacune des pentes du toit. « J'évite également d'occuper les volumes bénéficiant d'une grande hauteur de plafond afin de générer une belle impression d'espace », poursuit-il. L'axe surplombé par le faîtage est ainsi laissé libre.
BOIS ET TONS CLAIRS : UNE COMBINAISON GAGNANTE
Seconde astuce de l'architecte, l'usage du bois et des tons clairs pour magnifier l'espace à coût réduit : « Le contreplaqué de bouleau que nous avons choisi est un matériau peu onéreux, qui fonctionne parfaitement avec la peinture blanche. » Celle-ci recouvre en effet jusqu'aux poutrelles jugées peu esthétiques, que l'architecte a choisi de camoufler pour unifier et apaiser la pièce. Tandis que les poutres maîtresses en chêne, qui avaient charmé Luigi dès sa première visite, sont mises en valeur.
► Retrouvez l'ensemble des Tutos d'archis pour aménager les combles dans Architectures À Vivre 114 : Petites surfaces pleines de piquant ! disponible sur la boutique en ligne !