Nous l’avions presque oublié, ce musée pourtant si cher à la ville de Paris. Situé en plein cœur du Marais, il est composé de deux hôtels particuliers (hôtel Carnavalet et hôtel Le Peletier de Saint Fargeau). La partie la plus ancienne fut construite en 1548 puis agrandie ensuite au XVIIe siècle par le célèbre architecte François Mansart. Au fil des années, il fut modifié et étendu, enchevêtrant les époques et les bâtiments. Des travaux sont lancés en 2016 afin de restructurer cet ensemble de 15 000 mètres carrés et de proposer un nouveau parcours muséographique plus cohérent et didactique que l’ancien.
À l’issue de quatre années de chantier, le musée dévoile ses collections à tous les amoureux de Paris.
▼ UNE BALLADE ARCHITECTURALE AU FIL DES SIÈCLES
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Le monument retrouve son entrée d’origine rue de Sévigné, et dès les premiers pas dans la Cour d’honneur, nous sommes plongés dans l’Histoire. Situé dans les anciennes écuries remises aux normes et au niveau du sol, l’accueil nous tend les bras derrière ses arches vitrées, et nous emmène dans un voyage dans le temps ! Chaussez vos baskets car le parcours sera long !
Rien que 3 900 mètres carrés de collections permanentes, retrace l’Histoire de Paris de l’Antiquité à aujourd’hui. Le parcours retravaillé suit à présent un fil conducteur chronologique. Dès le départ, le visiteur est invité à plonger dans les sous-sols auparavant inaccessibles, pour découvrir des fouilles archéologiques. Puis, l’on remonte pour découvrir maquettes, cartes, décors somptueux, peintures, films… De la chambre de Marcel Proust, au café militaire signé Ledoux en passant par le Serment du jeu de Paume, jusqu’à des affiches de Charlie Hebdo. La ballade ne sera pas de tout répit. Même les Parisiens les plus aguerris seront surpris au cours de leurs visites, découvrant faits et anecdotes méconnus.
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« L’enjeu de cette rénovation a été de proposer un nouveau parcours, en conservant, au-delà de l’architecture, l’ambiance précieuse d’un musée cher au cœur des Parisiens. » - François Chatillon, architecte en chef des monuments historiques
L’intervention architecturale des mandataires Chatillon Architectes, très respectueuse des lieux, ne visent qu’à sublimer le « déjà-là » et le rendre plus pratique et dynamique. La rénovation passe par l’ouverture de certains murs et de certaines fenêtres ainsi que par la restitution de certaines façades, et la mise aux normes techniques et réglementaires du parcours. S’ajoutent à ces travaux des touches contemporaines qui magnifient les murs de pierre, notamment les trois nouveaux escaliers suspendus dessinés par l’agence Snøhetta. L’acier noir de ces circulations, et les vitrines très contemporaines de la scénographe rentrent en symbiose avec l’existant ne faisant que le toucher sans le détériorer, ni le masquer.
Optimisant considérablement l’espace, le musée expose 60% d’œuvres supplémentaires par rapport à l’avant travaux. Les vitrines de Nathalie Crinière, toutes différentes s'adaptent aux milliers d’œuvres, les rendant nettement plus accessibles. Certaines oeuvres sont accrochées à hauteur d’enfant et des dispositifs attractifs, ludiques et interactifs favorisent la mixité des publics.
Pour sa réouverture, le week-end du 29 et 30 mai, le musée Carnavalet sort le grand jeu, proposant en son sein, un concert de l’Orchestre de Chambre de Paris, et différentes médiations. Et à partir du 15 juin, la nouvelle salle d’exposition temporaire, accueillera tout l'été des photographies de Henri Cartier-Besson, autour d’une exposition : « Revoir Paris ».