« C'était un aménagement un peu daté, résume Florian Degroise, avec des plantes comme les Cotonéaster ou les Pittosporum, qu'on trouvait fréquemment en pépinière il y a trente ans, et des massifs qui avaient beaucoup trop poussé. » Rafraîchir oui, mais à condition de garder l'esprit des années 1960 et leurs couleurs pétantes, ce rouge et ce violet vif que l'on retrouve aussi à l'intérieur de la demeure. À l'aide d'une palette exotique, le concepteur a donc proposé à ses clients un nouveau parcours tout en leur permettant de rester fidèles à leurs habitudes : un tour de jardin chaque matin, tasse de café à la main, de la terrasse au bassin.
LA SOLUTION DE FLORIAN DEGROISE PAS À PAS
1. En restanques, le jardin est composé de trois paliers, celui du milieu accueillant l'habitation : « l a fallu redéfinir le cheminement à partir de la terrasse de la maison, en aplanissant le terrain tout en lui laissant une très légère déclivité, puis en reposant les dalles. » Le chemin descend donc imperceptiblement jusqu'à l'escalier de pierre sèche qui le relie à la terrasse située au-dessous.
2. Dans ce jardin vieillissant, la végétation très opaque occultait le paysage. « L'important était de créer des percées tout au long du parcours afin d'ouvrir sur la restanque en contrebas et sur la mer dans le lointain. » Des points de vue qui laissent aussi passer l'air et la lumière : en résulte un bel écrin de verdure relevé par l'éclat de feuillages rouges, où filtrent le soleil, et de temps en temps, une brise fraîche…
3. Une gloriette, rouge écarlate, dont le haut du toit s'aperçoit depuis la terrasse, se trouve un peu à l'écart du sentier, en contrebas du chemin de dalles : elle incite à la promenade, puis se redécouvre par surprise au milieu des feuillages. Ambiance zen, pour un coin lecture à l'ombre du feuillage rougeâtre des érables japonais. Au bout de la restanque, un escalier permet de remonter à la maison.
LES ASTUCES
TAILLER POUR REFLEURIR
Pour que le jardin fleurisse à chaque venue des propriétaires, Florian Degroise choisit des plantes à floraison longue : de la sauge Salvia greggii, ou encore de la verveine de Buenos Aires : « Elles peuvent s'épanouir deux fois à condition de les rabattre, explique-t-il. Un coup de sécateur, et elles refont des fleurs un mois plus tard. »
VARIER LES FEUILLAGES
L'hiver, les feuillages prennent le relais des floraisons : avec ses larges feuilles brillantes, l'Alocasia macrorrhizos, surnommée « oreille d'éléphant », éclaire les massifs. « Attention, c'est une plante à privilégier au sud, car elle est gélive », rappelle Florian Degroise. Les couleurs chaudes restent aussi présentes grâce à la cordyline 'Red Star', un buisson persistant : « Je l'utilise sur des fonds plus froids, au pied d'un romarin d'Australie, par exemple. »
DÉCALER LES DALLES
Long d'environ 25 mètres, le cheminement aurait paru bien monotone si le paysagiste n'avait pas décalé certaines dalles, au rythme d'une sur trois. « Le chemin paraît ainsi beaucoup plus large qu'il n'est en réalité », conclut Florian Degroise. Enfin, des joints enherbés assurent la cohérence… et le confort de la promenade.
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