Au musée du LaM, une exposition retrace le parcours prospectif de son inventeur, l'artiste Nicolas Schöffer. Dans les années 1950, celui-ci crée le mouvement du spatiodynamisme, qui, selon sa définition, constitue « l'intégration constructive et dynamique de l'espace dans l'œuvre plastique ».
« La période de l'après-guerre est marquée par la synthèse des arts, explique Arnauld Pierre, commissaire de l'événement. La sculpture y joue un rôle important en tant que moteur de l'intégration des différentes disciplines, y compris de l'architecture. »
En la prenant pour point de départ, Nicolas Schöffer imagine, avec l'architecte Claude Parent, une ville nouvelle : des tours spatiodynamiques y sont chargées d'animer la cité, leur mouvement reflétant son pouls. Il travaille également sur des structures mobiles aux éclairages dirigés et socles tournants : ainsi mis en scène, l'espace d'exposition devient théâtre, accueillant dans ses clairs-obscurs le chorégraphe Maurice Béjart et ses danseuses. Aux côtés de Yona Friedman ou de Michel Ragon, l'artiste intègre ensuite le mouvement des architectes visionnaires, poursuivant le développement de ses projets urbains.
Alors que l'informatique n'en est qu'à ses balbutiements, il équipe ses projets de cerveaux électroniques et de capteurs. Si celui de La Défense ne sera finalement jamais réalisé, la tour cybernétique à Liège et celle de Lyonéon à Lyon préfigurent un nouveau type de monument des temps modernes, qui met en lumière l'énergie citadine. « Je pense que Nicolas Schöffer incarnait tous les idéaux des Trente Glorieuses, conclut Arnauld Pierre. Si leur esprit s'est fracassé lors du choc pétrolier, l'intérêt pour son œuvre renaît aujourd'hui alors que nous savons que le futur a un passé, et que nous sommes à la recherche de ces anciennes images de l'avenir. » À Liège, après des années d'arrêt, la tour a ainsi vu ses méninges métalliques restaurées il y a deux ans : depuis, elle s'illumine de rouge, de vert ou de bleu, sur simple demande… sur Twitter.
⇒ VIDÉO : Teaser - Exposition Nicolas Schöffer. Rétrospective - LaM 2018 (source : Musée LaM Lille Métropole)
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