L'exercice était compliqué. Quand on est architecte, il n'est jamais facile de réinterpréter le travail d'un confrère. C'est pourtant le défi qu'a dû relever Plus Architectes avec ce projet achevé au printemps 2017. Tout commence un an plus tôt quand les propriétaires contactent l'agence pour lui demander de rénover et d'agrandir notablement leur « maison boulon ». Baptisée ainsi en raison du grand nombre de boulons qui assurent la liaison entre les portiques de bois qui composent sa structure, elle fut imaginée dans les années 1970 par l'architecte bordelais Michel Pétuaud-Létang.
« C'est un modèle d'habitat simple et astucieux dont on retrouve plusieurs exemplaires dans la région », explique Alexandre Prout chez Plus Architecte.
Située à Soulac-sur-mer, la maison de 48 mètres carrés était plutôt en mauvais état avant que le projet ne démarre. « Peu entretenue pendant 45 ans, elle avait connu quelques infiltrations et sa structure était menaçante, se souvient Alexandre Prout. L'intérieur en revanche, bien qu'assez étriqué, avait bien traversé les années. Mais tout était mal fichu et entré au chausse-pied ; il fallait absolument optimiser l'agencement. »
Après plusieurs études, le projet prévoit de conserver la physionomie extérieure de la maison mais d'en réorganiser l'intérieur. La structure de l'extension réalisée à l'est est donc parfaitement identique à celle du bâtiment existant. Constituée de portiques en bois posés sur des plots de béton et reliés par les fameux boulons, elle prolonge la première maison dans un mimétisme parfait, portant à 105 mètres carrés la surface habitable. C'est à l'intérieur que les changements les plus notables interviennent.
« Nous avons entièrement désossé la maison pour ne conserver que le plancher et le plafond en bois, que nous avons prolongé dans l'extension pour assurer la cohérence entre les deux », détaille Alexandre Prout.
Seul le salon garde son emplacement d'origine, mais il est agrandi par l'ouverture de la cuisine et prolongé par un corridor central menant jusqu'à un bureau et desservant trois chambres au sud. « L'extension était d'abord un prétexte pour réorganiser l'espace, alors nous avons convenu d'un plan plus en adéquation avec nos besoins modernes », ajoute l'architecte. Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre, cette maison a considérablement gagné en place et en fonctionnalité, sans pour autant modifier sa signature architecturale.
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