Un duplex, c'est bien. Un triplex, c'est mieux ? Pas forcément, en témoigne cet appartement de 71 mètres carrés, autrefois mal agencé notamment à cause de ses trois niveaux. C'était alors sans compter sur le travail de l'agence METEK, qui a su rendre aux lieux toute leur cohérence grâce à un jeu de cloisons amovibles et d'une chambre « encapsulée ». Explications.
À l'origine de cette réalisation, un triplex de 71 mètres carrés particulièrement mal agencé. Bien que traversant, son plan - un trapèze évasé vers la façade principale sur rue -, multiplie les petites pièces cloisonnées. Les circulations sont dévoreuses d'espace et peu pratiques : impossible, par exemple, d'accéder à la mezzanine d'origine sans se cogner à la sous-pente ! De plus, les lieux, non isolés thermiquement, souffrent de gros problèmes d'humidité et manquent cruellement de rangement. En faisant appel aux architectes de l'agence METEK, le propriétaire souhaite donc entièrement restructurer son lieu de vie, ajoutant une contrainte bien particulière : bénéficier d'une pièce totalement isolable quelques jours par an, pour être utilisée comme chambre d'hôtes ou inviter famille et amis en toute intimité.
« L'espace de la chambre et de la salle d'eau est logé dans une capsule sous le toit. »
RÉUNION DES VOLUMES
Le premier niveau (situé au 3e étage de l'immeuble) accueille la cuisine et un espace modulable dans la continuité. Utilisé le plus souvent comme salon/salle à manger, il peut aussi être cloisonné à l'aide d'une paroi toute hauteur dépliable qui délimite alors une chambre avec salle de bains attenante. Pour profiter d'un volume généreux et des perspectives sur le Paris haussmannien, les architectes décident de réunir les deux niveaux supérieurs en un seul, abritant le séjour et un linéaire de rangement sur toute la profondeur. En surplomb, l'espace plus intime de la chambre et de la salle d'eau est logé dans une capsule sous le toit. Cette boîte, comme suspendue, est détachée à la fois du plafond, des murs et de l'escalier.
CHAMBRE ENCAPSULÉE
Le dessin en décalage de l'escalier (qui enjambe le bloc W.-C.) participe au dynamisme du dernier niveau et renforce le sentiment de flottement de l'ensemble, tout comme les jeux de couleurs et le déroulé des marches qui ne touchent pas le sol. La boîte, posée sur une structure métallique, est découpée au sol à deux endroits. Couplées aux angles arrondis, ces ouvertures diminuent l'impression de pesanteur et transforment son plancher en garde-corps. Celui-ci cache un miroir qui se déploie à l'aide d'une télécommande. Bien qu'isolée, la chambre profite d'un maximum de lumière grâce à une ouverture zénithale.
⇒ Projet paru dans le Best Of d'Architectures À Vivre : Maisons & appartements