▼ HÔTEL LE NEGRESCO « LA TOUR EIFFEL DE NICE »
Nous voici au numéro 37 de la promenade des Anglais, interminable artère qui longe la mer. Un trompettiste en costume bariolé flirte avec une sirène en bronze étendue de tout son long. Ces deux sculptures, respectivement signées Niki de Saint Phalle et Myriam De Kepper, trahissent la vocation artistique du Negresco. Fondé dans les années 1910 par Henri Negrescu, fils d'un aubergiste roumain débarqué sur la Côte d'Azur en 1902, ce palace classé monument historique (façade et verrière) sert de point de repère aux promeneurs.
Surnommé « La Tour Eiffel de Nice », il ressemble plutôt à un paquebot blanc à coupole rose. On doit cette architecture étonnante au Hollandais Édouard-Jean Niermans, à l'origine du Moulin Rouge, à Paris. Six mille œuvres d'art y cohabitent, dont l'un des trois portraits d'apparat de Louis XIV par Hyacinthe Rigaud. Une collection née de la passion de feue Jeanne Augier, qui reprend les rênes de l'établissement en 1957.
Boucher, Cocteau, Chagall, Matisse, Erró... Le défilé s'étire jusqu'en cuisine, et peut-être bientôt jusqu'au spa en cours de construction. Attention à ne pas qualifier Le Negresco de musée ! Ses équipes le voient avant tout comme un lieu de vie. Certaines chambres pavoisent aux couleurs d'une seule époque, d'autres voient la peinture académique tutoyer la sculpture contemporaine. L'hôtel, qui dispose de son propre atelier de restauration, recrute à l'École Boulle de Paris.
D'où son label Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV), qui récompense quelque mille deux cents entreprises françaises pour « l'excellence de leur savoir-faire ». Tout un programme !
♦ à partir de 200 euros la nuit 37, promenade des Anglais 06000 Nice
▼ BALADE DANS LA VIEILLE VILLE
Rien de tel que se perdre religieusement dans le centre de Nice, qui présente une forte concentration de monuments baroques. À commencer par l'église Sainte-Rita et la cathédrale Sainte-Réparate, toutes deux classées ; l'église Saint-Martin-Saint-Augustin, qui abrite une Pietà attribuée au maître niçois Louis Bréa ; le musée des instruments logé dans le palais Lascaris ; la chapelle de la Miséricorde, qui trône au beau milieu du cours Saleya, la place du marché de Nice. À proximité, deux constructions néo-classiques, l'hôtel de ville (intérieur Art déco) et le palais de justice (ancien couvent dominicain), valent également le détour.
▼ TEMPLE DES ARTS
En 1878, un ex-conseiller du tsar Alexandre II s'installe à Nice avec son épouse qui décide de faire bâtir cette villa de style Renaissance. L'architecte niçois Constantin Scala en achève la construction pour l'industriel américain James Thompson. Et la ville de Nice de racheter le site en 1925, afin de le transformer en musée des Beaux-Arts. L'inauguration a lieu en 1928. Lui est accolé le nom de l'affichiste Jules Chéret, dont les travaux cohabitent désormais avec des œuvres de Fragonard, Cabanel, Carpeaux, Monet...
♦ 33, avenue des Baumettes 06000 Nice - www.musee-beaux-arts-nice.org
▼ DE BAS EN HAUT, DE HAUT EN BAS
Pour accéder à la colline du château, il faut prendre un ascenseur Art déco. Ou son courage à deux pieds, en empruntant l'escalier Lesage (500 marches). La citadelle qui trônait en son faîte fut détruite par Louis XIV, en 1706, car elle représentait un obstacle pour le royaume de France face au duché de Savoie. Clin d'œil aux coups de canon qui eurent raison de cette fortification : un tir de marron d'air y retentit, tous les jours, à midi. Surnommé « berceau du soleil » pour la beauté de ses panoramas, le site constitue l'un des plus beaux points de vue de la ville. Cap sur le port que l'on aperçoit en contrebas !
▼ COULÉE DE VERT ET D'ENCRE
Inaugurée en 2013, la promenade du Paillon représente 40 000 mètres carrés d'espaces piétons, dont 17 000 engazonnés. Elle relie la promenade des Anglais au théâtre national qui jouxte le MAMAC, étape incontournable pour sa formidable collection d'art moderne et contemporain. Il est question de prolonger cette coulée verte jusqu'au palais des expositions, ce qui impliquerait de raser non seulement le TNT, mais aussi le palais des congrès. Un projet qui est loin de faire l'unanimité.
▼ COUP DE THÉÂTRE ANTIQUE
Quartier résidentiel où alternent façades modernes et Belle Époque, Cimiez (de Cemenelum , en latin) abrite - surprise ! - les vestiges d'un frigidarium, longtemps appelé, à tort, temple d'Apollon, et d'un amphithéâtre romains. À proximité de ce site thermal classé, se trouvent deux musées monographiques. Le premier est dédié à Matisse (sa dépouille repose d'ailleurs au monastère de Cimiez). Le second détient, entre autres, toutes les œuvres préparatoires de Marc Chagall. Non loin se tient L'Alhambra, l'un des plus beaux exemples de style néo-mauresque de la Côte d'Azur.
♦ Musée Matisse, 164, avenue des Arènes de Cimiez - www.musee-matisse-nice.org
♦ Musée Chagall, avenue Dr Ménard - www.musee-chagall.fr
♦ L'Alhambra, 46-48, boulevard de Cimiez
► Paru dans Architectures À Vivre 114 : Petites surfaces pleines de piquant !