L'île de De Burd. Située dans la province lacustre de la Frise, au nord des Pays-Bas, elle fait, comme ses voisines, le bonheur des touristes en quête de paysages verdoyants, de rivières, d'étangs et autres points d'eau. Dans la région, pratiquement toutes les habitations disposent d'ailleurs de leur propre ponton, permettant à tout un chacun de se déplacer en skûtsje, un petit voilier inventé ici au XVIIIe siècle. C'est évidemment pour profiter de ce cadre idyllique qu'une famille de six, férue de sports nautiques, fait l'acquisition d'une parcelle au sud de l'île. Une maison est déjà bâtie sur le terrain, mais elle est en si mauvais état qu'elle en est presque inhabitable. Alors, la tribu fait appel à Rob van Vugt, fondateur de l'agence Lichtstad Architecten, pour imaginer, à la place, la résidence secondaire idéale. Afin de l'inscrire pleinement dans ce contexte à nul autre pareil, elle sera érigée à l'est de son aînée, au plus proche de l'eau. Pour ces raisons, les fondations seront constituées de pilotis, tandis que la structure sera préfabriquée en bois lamellé croisé et acheminée par bateau.
Inspiré par les voiles des skûtsjes qui voguent dans les environs, Rob van Vugt esquisse une maison étonnante, dont le plan est en forme de Y et dont la toiture présente trois pans, qui, vus du ciel, évoquent autant de flèches dont les têtes se rencontrent.
Une coque sculpturale, habillée de bois de peltogyne aux reflets violets, et en aucun cas gratuite, puisqu'elle permet de multiplier les façades vitrées, et donc les panoramas sur le cadre naturel. La distribution des espaces intérieurs, d'ailleurs, est étudiée pour favoriser les points de vue. « Les paysages, en particulier ceux qui sont aussi frappants que ceux de l'île de De Burd, doivent être vus sous différents angles pour être pleinement appréciés » , argumente l'architecte, qui imagine un système de demi-niveaux pour accueillir l'intégralité des fonctions essentielles d'une maison de vacances. Les pièces de vie, dans les étages les plus bas, sont ainsi abritées par des plateformes reliées grâce à des escaliers métalliques aux chambres et pièces d'eau aménagées au-dessus ; les différentes fonctions sont donc délimitées sans cloisonner. Un parti pris idéal, puisque rien ne vient entraver le regard… sur les espaces extérieurs, où l'architecte multiplie pontons et passages surélevés, propices aux veillées nocturnes au coin des flammes. Et comme Dieu se cache dans les détails, Rob van Vugt accorde un soin tout particulier aux finitions. Le sol de l'habitation, par exemple, est habillé de béton ciré. Résistant à l'eau, ce matériau permet aux heureux habitants de rentrer à l'intérieur quoique trempés après une virée en skûtsje . On fait un tour ?
► Projet paru dans le Hors-série 47 : De très belles maisons pour les beaux jours ! disponible sur la boutique en ligne !