C'est dans ce quartier bouillonnant de la Capitale que l'entrepreneur Nicolas Nonon s'est porté acquéreur, il y a deux ans, d'un immeuble de bureaux des années 1990, avec la volonté de le transformer en un hôtel 5 étoiles « typiquement parisien, sans faire de concession sur les matériaux utilisés et les services proposés. Un lieu où se rencontrent les gens du quartier et les voyageurs de tous horizons ».
Le leitmotiv ? Associer les savoir-faire pour assurer une expérience unique, inspirante et inspirée.
La partition est donc à plusieurs mains : la galerie Kamel Mennour habille les murs d'œuvres d'art, les cosmétiques écoresponsables Zenology prennent soin des corps, CYD assure la programmation sportive, un mixologiste-ambianceur officie au bar, les créations de la joaillère Aude Lechère côtoient les céramiques de Karen Swami. L'écrin, lui, a donc été confié aux architectes Aldric Beckmann et Françoise N'Thépé, secondés par la décoratrice d'intérieur Céline Boullenger.
Le duo s'est inspiré des ruelles étroites du Paris des Lumières, de ses cours d'immeubles intimistes et bucoliques, pour imaginer un hôtel comme une vie de quartier où les époques, mélodies et atmosphères s'entrechoqueraient joyeusement.
Côté rue, une façade en bois et pierre de taille évoque ainsi les authentiques échoppes de la Capitale ; derrière ce décor, un patio planté et deux corps de bâtiment en béton projeté, zébrés d'étonnantes veines peintes à la main et reliés par de sculpturales passerelles. Au rez-de-chaussée, bibliothèques, salons cosy et restaurant se succèdent, ponctués de bois, terrazzo, laiton, velours et moulures.
Quarante-cinq chambres et suites - certaines avec hammam, sauna et terrasse avec vue féerique sur les toits de Paris - profitent, elles, d'une décoration chic et épurée. Les têtes de lit en noyer sur mesure, les rideaux de velours et les appliques en laiton servent de fil rouge et répondent aux teintes graphiques des papiers peints d'éditeurs. Dans les salles de bains, le carrelage en pâte de verre céladon apporte calme et relaxation. Le ballet des matériaux et des ambiances est ainsi partout savamment orchestré, dans une symphonie à plusieurs temps qui, sans aucun doute, réchauffera les c(h)oeurs.
⇒ Article paru dans Architectures à Vivre n°99 : Spécial rénovation