Rédigé par Cité de l'architecture - Communiqué | Publié le 04/06/2018
L’exposition invite à revisiter un champ des possibles, cette quinzaine d’années (1962/1977) qui vit le renouvellement de l’enseignement accompagner celui de l’architecture, de l’urbanisme et des professions qui leur sont attachées. Le refus virulent de l’héritage ou tout au moins son évolution, l’engagement de ceux qui ont fait des années 1968 un moment de basculement, la réinvention des formes et des contenus pédagogiques qui s’en est suivie et enfin les hypothèses qui furent formulées pour la société et l’architecture, sont les grandes thématiques qui permettent d’analyser l’aspiration à faire de l’architecture autrement.
Mai 68, fini les Beaux-Arts, on invente ! Quoi, vers où ?
Dans la formation des architectes, les directions prises à partir du milieu des années 1960 sont multiples et les carrefours parfois dangereux. Les premiers troubles importants éclatent à l’École des Beaux-Arts autour de 1966. Ils s’accompagnent d’une revendication d’un statut d’intellectuels reposant sur l’apport décisif des sciences humaines et sociales. L’engagement est politique – à gauche cela va de soi – mais aussi intellectuel, indissociablement tendu vers le renouveau théorique. Conscients d’un changement inéluctable, les pouvoirs publics avaient bien tenté d’accompagner ce mouvement en élaborant dès 1962 un projet de réforme de l’enseignement que Mai 68, avec toute la force de l’événement, vient faucher. À la rentrée suivante, l’architecture et son enseignement se réinventent, hors du cénacle des Beaux-arts, dans des unités pédagogiques d’architecture (UPA) autonomes. La génération d’étudiants qui s’y forme, même si elle se fédère d’abord sur le rejet, d’un cadre pédagogique et de pratiques professionnelles jugés obsolètes crée de l’idéal et cherche à transmettre quelques références et représentations partagées. «Années tournantes », les années 1968 s’étirent jusqu’au vote, en 1977, d’une loi - la loi sur l’architecture - qui relaie en partie l’agitation pionnière, déportant notamment l’architecture vers le pôle de la qualité alors qu’elle était depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale dominée par la quantité. Les architectes testent de nouvelles hypothèses conceptuelles et formelles entre expérimentations techniques, utopie, retour à la forme, à la ville, voire à l’histoire.
L’exposition présente plus de 300 documents originaux (dessins, plans, photographies, maquettes, publications, films, entretiens…) autour de quatre grandes thématiques :
1. REFUSER L'HÉRITAGE
• Étudier l’architecture à l’École des Beaux-arts
• Enseignement : expériences alternatives
• Manifeste de nouvelles approches
2. TOUT EST POLITIQUE !
• Transmission
• Engagements : 68 début d’une lutte prolongée
• Partages (disciplinaires) : vers un nouvel environnement
• Voyager
3. L'ÉCOLE RÉINVENTÉE
• Les nouvelles écoles
• Les chemins de traverse
• Diplômes, concours et prix
• La recherche et ses prolongements
• Réactions
4. HYPOTHÈSES POUR L'ARCHITECTURE
• De l’école à l’agence : l’exercice du concours
• De l’enseignement à l’agence : des cas d’école
• Faire école : les grandes tendances
ÉPILOGUE
68 Songlines
Témoignages filmés de personnalités.
INFORMATIONS PRATIQUES
« Mai 68, l'architecture aussi ! »
♦ Dates : juqu'au 17 septembre 2018
♦ Lieu : Cité de l’architecture & du patrimoine
Palais de Chaillot - 1 place du Trocadéro 75116 Paris
♦ Ouverture : tous les jours, sauf le mardi, de 11h à 19h.
Nocturne le jeudi jusqu’à 21h
Entrée Plein tarif: 5€/ Tarif réduit: 3€
♦ www.citedelarchitecture.fr