Celle du bon sens, assurément. Cette exposition, qui décortique quatre projets de chacun des deux architectes, élaborés au cours des 45 dernières années, représente une occasion singulière de découvrir leurs méthodes de travail en détail. Dessins, plans, maquettes, vues en 3D ne se contentent pas de témoigner, ils élaborent aussi un dialogue entre les techniques et les œuvres du premier, professeur du second et à l’origine du mouvement de l’architecture oblique, et celles, justement, de son ancien élève. L’opportunité de comprendre comment les trois années, de 1967 à 1970, pendant lesquelles Jean Nouvel assista Claude Parent, ont pu l’influencer, mais aussi la façon dont il a pris ses distances avec l’enseignement alors dispensé. Une évolution d’autant plus lisible que l’exposition débute chronologiquement par le projet du Plateau Beaubourg, sur lequel les deux concepteurs ont travaillé ensemble, et pour lequel Claude Parent a d’ailleurs proposé une version revisitée en 2015. Cette présentation de bâtiments restés au stade de la maquette, tels que le Musée de Lascaux-IV ou le Musée d’art moderne oblique, n’est pas sans avantage : les variations et autres ébauches alternatives sont assumées sur le même plan que les esquisses finalement retenues. Une méthode honnête pour discuter de la conception d’un musée, abordant sans tabou les enjeux spatiaux de ces institutions et le rôle qu’elles ont à jouer dans le rayonnement culturel de nos sociétés.