Les icones ne manquent pas dans le catalogue de Cassina. Il faut dire que l'entreprise, créée en 1927, s'est entourée de designers inventifs, à l'origine d'un nouveau paysage domestique et industriel. Elle a su réunir l'avant-garde de l'après-guerre : Mario Bellini, Gaetano Pesce ou encore Franco Albini, initiateurs de typologies qui introduisent les avancées technologiques de l'époque dans l'industrie du meuble. Figure marquante, Gio Ponti sera dès les années 1960 un directeur artistique avant l'heure.
C'est lui qui conseille aux frères Cassina de créer la collection I Maestri, faisant entrer dans le catalogue des pièces en rupture avec l'histoire du mobilier comme la chaise longue Tokyo de Perriand. C'est lui encore qui introduit Francesco Binfare, lequel prendra la direction de l'Atelier de recherche et d'expérimentation Cassina avant d'assurer la direction artistique dans les années 1990, invitant Philippe Starck, Patrick Jouin, ou encore Zaha Hadid à faire des propositions. Depuis quatre ans, c'est Patricia Urquiola qui œuvre. Sa mission ? Préserver la dimension patrimoniale de l'entreprise tout en la projetant dans le futur, main dans la main avec le nouveau PDG, Luca Fuso. Comment ? « Mon rôle, en étant à la fois hors et dans l'entreprise, est de créer de l'empathie entre les personnes qui la composent, tout en apportant un regard plus distancié. Nous réaménageons les showrooms, pour créer de nouveaux paysages domestiques en combinant les collections contemporaines et classiques. La production est aussi une question centrale : repenser les procédés, les matériaux, etc. Nouvelles dimensions, finitions… c'est aussi ça le futur : prendre soin du patrimoine pour fabriquer des pièces mieux adaptées aux usages contemporains. Tout en continuant à dessiner de nouveaux modèles. Et de conclure, en français :
« Je pense que le design est en train de "révisionner". La société commence à comprendre les vraies mutations. Nous tous, nous nous engageons à passer de petits et grands caps, pour faire mieux. »
► Article paru dans Architectures À Vivre 110 : En quête d'espace !