Avis de printemps pourri au Festival international des jardins… mais il en faut plus pour effrayer un paysagiste, surtout si celui-ci croit au pouvoir des fleurs. « Nous avons eu chaud aux alentours de Pâques, avec des pointes à 26 °C, puis nous avons souffert du gel, qui a même grillé des vignes alentour, tout cela suivi de quatre semaines sans eau, énumère la directrice de la manifestation, Chantal Colleu-Dumond, mais cela n’a pas découragé les concepteurs ! »
Placé sous la thématique du « Flower Power », l’événement ligérien – à découvrir jusqu’au 5 novembre – a donc ignoré le mauvais temps dans la joie, la bonne humeur, les lupins blancs et les carlines : à chaque équipe de paysagistes son interprétation, pour en tout trente parcelles en bord de Loire, aussi chatoyantes qu’à l’accoutumée. Quand les uns, en hommage à la liberté d’expression, font pousser des mégaphones au milieu des tulipes, les autres célèbrent la résistance des plantes rustiques, du coquelicot à la moutarde des champs. Un fil vert qui se poursuit à l’intérieur du centre d’arts et de nature, où les interventions des plasticiens prolongent ce songe fleuri avec poésie et délicatesse. À ne pas manquer : la vision cristalline d’une prairie de quartz imaginée par le français Stéphane Guiran, ou encore le nuage de fleurs, magique et léger, que Rebecca Louise Law a fait flotter sous les auvents des écuries.
« Il y a 75 000 fleurs dans cette installation, précise l’artiste britannique. J’ai voulu recréer une expérience d’enfance, celle d’être entourée de nature. » À Chaumont-sur-Loire, celle-ci est définitivement partout.
Article paru dans le Hors-série 35 : Vivez dehors ! (juin-juillet-août 2017)