«Tout un peuple de bois, toute une forêt », disait Ossip Zadkine de ses bustes sculptés. À l'entrée du musée qui lui est dédié - autrefois sa demeure où il mania la gouge de 1928 à 1967 -, ses torses en acacia, ébène, ou poirier, changent le lieu en clairière. Ici, « le rêveur de la forêt », c'est l'artiste cubiste, Zadkine, donc, mais aussi Pablo Picasso ou Giuseppe Penone…
Sous ce titre onirique sont en effet rassemblées près de cent œuvres, qui toutes s'inspirent de la forêt. De la Feuille se reposant de Jean Arp à la Forêt noire d'Eva Jospin, la déambulation y est belle, souvent étrange, parfois à en faire sursauter le promeneur. Lorsque celui-ci s'arrête pour contempler la chauve-souris aux ailes déployées de Germaine Richier, se déclenche un coassement ; dissimulés dans les coins et recoins de l'espace, les petits « animaux sonores » du compositeur Jean-Luc Hervé s'affolent lorsqu'il y a foule pour mieux faire entendre leur chant une fois le calme revenu. À la fin de la visite, c'est au cœur de l'atelier de l'artiste que les sonorités sylvestres se déploient à leur aise - serait-ce un burin, ou alors un pic épeiche, sur une branche ?
Dehors, dans le jardin, une sculpture lève ses bras musculeux au milieu des troncs. Un rêve, vous a-t-on dit…
LE RÊVEUR DE LA FORÊT
Dates : jusqu'au 23 février 2020
Lieu : Musée Zadkine, Paris (6e)
Pour en savoir plus : www.zadkine.paris.fr