Sur les hauteurs de la petite commune de Saint-Astier, à une vingtaine de kilomètres de Périgueux, une cabane toute de bois bardée se fond dans un bosquet de conifères. Un projet livré en 2015 pour lequel les architectes de l'agence Aldebert-Verdier ont travaillé main dans la main avec leur client, un trentenaire originaire de la région. Les deux partis se sont vite entendus : il fallait, dans ce contexte sylvestre sur lequel ne se dressait qu'une ancienne bicoque de pierre, concevoir une maison de vacances absolument fonctionnelle en harmonie avec le paysage.
Le travail du sol amorce cette intention : la cabane, encaissée dans la pente, semble émerger naturellement du terrain. L'emprise au sol de la maisonnette préexistante a servi d'unité de référence pour la trame tripartite du projet ; les chambres sont à l'ouest, le séjour au sud, tandis qu'à l'est, la cuisine est reliée au bâtiment d'origine par une terrasse de bois. En façade, la volonté d'effacement est certaine. Le bardage, composé de lames de pin brutes de sciage posées verticalement, est ainsi fini avec un saturateur naturel brun foncé. Les architectes ont mis au point un système de volets assortis, coulissants à l'est et à l'ouest, à projection et montés sur un système de vérins pour devenir des pare-soleils au sud. Lorsqu'ils sont clos, l'unité d'ensemble parfait le camouflage : de loin, le projet se confond avec les troncs alentour.
Le choix des matériaux intérieurs est un hommage rendu à l'environnement de la maison. Le revêtement mural et le mobilier intégré sont réalisés, en écho à la façade, en contreplaqué de pin. Un subtil contraste est établi par l'élévation de deux pans de murs en béton dont les banches ont été faites sur mesure… en pin, bien sûr ! Au sol, un béton ciré réfléchit la lumière naturelle et s'accorde avec ces deux murs.
Pour Audrey Aldebert, « le contraste crée l'équilibre. Le béton ciré dialogue avec le sol calcaire, renforçant une volonté d'ancrage au terrain ».
Par souci environnemental, la structure, mixte, reprend la matérialité du projet par la création d'une ossature bois et béton. De larges baies peuvent ainsi s'ouvrir sur le paysage aux quatre points cardinaux et le béton, du fait de son inertie thermique, permet de restituer chaleur ou fraîcheur selon les saisons. À la demande du client, la moitié de la toiture est rendue accessible, revêtue d'un caillebotis de bois. Elle devient ainsi un belvédère « depuis lequel on obtient un magnifique point de vue sur les chênes truffiers en contrebas ».
► Article paru dans le Hors-série 45 : 1001 désirs d'intérieurs